Diplomatie - Une délégation européenne de haut rang à Beyrouth Lahoud pour un rôle actif de l'UE dans le processus de paix

Le président Émile Lahoud et le Premier ministre Sélim Hoss ont fait le point du processus de paix au Proche-Orient et du rôle de l’Union européenne dans la région au cours des entretiens qu’ils ont eus, séparément, avec une délégation de l’UE de haut rang, arrivée en fin d’après-midi. La délégation comprend, notamment, M. Jaime Gama, ministre portugais des Affaires étrangères (le Portugal assure actuellement la présidence tournante de l’UE), M. Javier Solana, haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE, l’ambassadeur Joao Salgueiro, directeur politique au ministère portugais des AE, et M. Miguel Angel Moratinos, envoyé spécial de l’UE au Moyen-Orient. C’est vers 18 heures 30 que la délégation européenne a été reçue par le président Lahoud au palais de Baabda. La réunion a eu lieu en présence du président de la délégation de la Commission européenne au Liban, M. Dimitri Kourkoulas, de l’ambassadeur de France, M. Daniel Jouanneau, et du deuxième conseiller près l’ambassade de France, M. Antoine Sivan. Le chef de l’État a exprimé l’espoir, au cours de la rencontre, que l’UE parviendra à jouer «un rôle actif dans les efforts visant à réaliser une paix juste et durable». Le chef de l’État a souligné sur ce plan que «le poids politique et économique important de l’Union européenne dans la région» devrait lui permettre de jouer un rôle actif au niveau du processus de paix. Le président Lahoud ajouté qu’Israël devrait admettre que «les négociations constituent un processus visant à restituer leurs droits aux parties concernées et non pas à réaliser des acquis qui n’ont pu être obtenus par la guerre». À sa sortie du palais de Baabda, le ministre portugais des AE a souligné que le processus de paix traverse au stade actuel une «phase difficile» aussi bien au niveau palestinien que sur le plan du volet syrien. Après avoir émis l’espoir que les difficultés présentes et «les malentendus» pourront être rapidement surmontés, M. Gama a souligné que l’UE «prépare le futur» (…). «Nous contribuons à la paix non pas en tant que négociateurs ou médiateurs, mais plutôt en aidant à créer des cadres de coopération régionale», a déclaré M. Gama. «Dans le futur, a-t-il précisé, cela aura une grande importance. Je pense notamment dans le cas du Liban à la dimension du développement régional au Sud. En cas d’accord concernant la zone des frontières, l’UE aura un rôle à jouer». Le ministre portugais des AE a souligné, en conclusion, que l’UE est intéressée à développer ses rapports avec le Liban. «Les négociations pour un accord d’association sont essentielles», a-t-il déclaré, avant de préciser que le Portugal s’emploiera au cours des prochains mois à donner un nouvel élan au processus de partenariat euroméditerranéen. Le dossier du partenariat euroméditerranéen ainsi que l’aide que l’UE pourrait accorder au Liban dans le cadre du programme de développement ont été au centre de la réunion que le Premier ministre a tenue en soirée avec la délégation européenne. Les membres de la délégation ont, par ailleurs, tenu à s’informer de la position du Liban concernant les perspectives de paix avec Israël.