Liban-Sud Nos armes dirigées contre Israël affirme Aboul Aynain

Les armes dans les camps de réfugiés palestiniens du Liban-Sud restent dirigées contre Israël, a déclaré le chef du mouvement Fateh au Liban, Sultan Aboul Aynaïn (condamné à mort par contumace). «Nous sommes engagés dans des négociations féroces et le conflit avec Israël restera ouvert tant que les colons israéliens demeurent sur notre terre, que Jérusalem est spoliée et que 60 % de notre peuple dispersé ne retourne pas dans ses foyers en Palestine», a-t-il déclaré dans le camp de Rachidiyé, au Liban-Sud, lors d’une cérémonie à l’occasion du 35e anniversaire de la création du Fateh de M. Yasser Arafat. «Ce sont les fusils de la résistance contre Israël», a déclaré Aboul Aynaïn, devant quelque 4 000 personnes rassemblées sur la place du camp, où les ruelles et les toits des maisons étaient gardés par des combattants armés jusqu’aux dents. Le chef du département politique de l’OLP Farouk Kaddoumi avait affirmé lors d’une visite à Beyrouth à la mi-décembre que les «armes légères» des Palestiniens seraient livrées au Liban à la fin des négociations de paix. «Nous avons livré nos armes lourdes en 1991 à l’État libanais mais les armes légères resteront dans les camps jusqu’à ce que les négociations de paix (avec Israël) soient terminées», avait-il indiqué. Aboul Aynaïn avait été promu «général» par M. Arafat après sa condamnation par la justice militaire libanaise en octobre. Il a également rendu hommage à la position du chef de l’État, le président Émile Lahoud. «Sa position relative à l’appui du droit des Palestiniens au retour dans leurs foyers constitue pour nous une boussole», a-t-il dit avant de critiquer une nouvelle fois les sentences à «caractère politique» prises par la justice libanaise. Outre la condamnation de Sultan Aboul Aynaïn pour «constitution de bande armée dans le but de commettre des crimes contre les civils et leurs biens et de porter atteinte à l’État libanais et à son autorité», trois responsables du Fateh ont été arrêtés depuis octobre dans le périmètre du camp de Rachidiyé, où l’armée libanaise est déployée en force. Les autorités libanaises ont ouvert les dossiers judiciaires des partisans de Yasser Arafat, après l’annonce par le Fateh en octobre, après des années d’éclipse, de la formation de cadres militaires. L’annonce était perçue comme «une provocation» par les autorités libanaises qui ont dénoncé «les agissements arafatistes» comme «une menace de déstabilisation de la situation au Liban».