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Actualités - CHRONOLOGIE

Pérou - Cinquante militaires prennent en otage un général et trois civils La mutinerie vire au « road movie » de despérados

La mutinerie de cinquante militaires dans le sud du Pérou, contre l’autorité du président Alberto Fujimori sur l’armée, a brusquement viré à «un road movie» de despérados avec prise d’otages, dans les hauteurs désolées de l’altiplano andin. Après s’être retranchés tôt dimanche matin dans la mine de Toquepala, à 1 100 km au sud de la capitale, les cinquante mutins, avec à leur tête le lieutenant-colonel Ollanta Humala Tasso, ont pris la fuite en début d’après-midi à bord de véhicules, emmenant quatre otages, dont le général de brigade Oscar Bardales, vers une destination toujours inconnue. Les trois otages civils, employés de la mine, ont été libérés lundi matin tôt, «sains et saufs», selon un responsable de la société gérante, Southern Peru. Des barrages routiers militaires ont été dressés en vain sur les cinq principales routes du département de Puno (sud-est) conduisant vers la Bolivie voisine, et un détachement militaire d’une centaine d’hommes, selon une radio locale, a investi le village de Masocruz, à une centaine kilomètres du lac Titicaca, limitrophe de la Bolivie. Ce déploiement semblerait indiquer que le convoi se dirigerait vers la frontière, après avoir erré durant toute la nuit dans cette région de toundra, à une altitude moyenne de 4 000 mètres. Les autorités militaires sont très discrètes sur leurs intentions depuis le début de la mutinerie, et se sont bornées à publier un communiqué affirmant qu’ordre avait été donné de neutraliser cette rébellion en recourant «aux opérations appropriées pour sauvegarder la stabilité politique et sociale du pays». La tonalité de la déclaration faite par le lieutenant-colonel Ollanta Humala s’inspirant du style du président populiste vénézuélien Hugo Chavez, lui-même ancien sous-officier putschiste, intitulée «manifeste à la nation péruvienne» avait fait craindre que le soulèvement ne fasse tache d’huile. Surtout que celui-ci survenait au lendemain d’un remaniement total du haut-commandement des forces armées qui aurait provoqué «quelques grincements de dents» notamment parmi les sous-officiers, selon des experts militaires. Cependant, jusqu’à lundi matin, aucun signe de sympathie envers les rebelles n’a été constaté dans les diverses casernes du pays. Le lieutenant-colonel Humala Tasso avait déclaré que, lui et son unité, niaient «absolument toute autorité» aux président Alberto Fujimori et à son ancien chef du service de renseignements Vladimiro Montesinos Torres qu’il qualifie de «délinquants». Il réclamait l’arrestation et le jugement de M. Montesinos, jusqu’à récemment conseiller du président Fujimori en matière de sécurité et de renseignements, revenu au Pérou il y a une semaine faute d’avoir obtenu le droit d’asile au Panama, mettant le président Fujimori dans une situation embarrassante vis-à-vis de l’opposition. Quant aux changements à la tête de l’armée intervenus la veille, l’officier rebelle estimait qu’ils n’allaient «rien changer» car les nouveaux dirigeants militaires sont toujours des «gens de l’entourage de Montesinos». «L’armée est souillée par un groupe de généraux qui maltraitent l’institution militaire», a-t-il déclaré. La rébellion a été unanimement condamnée par la classe politique, mais avec ambiguïté de la part de l’opposition, dont certains représentants ont estimé qu’ils comprenaient les mobiles de la mutinerie, sans les approuver.
La mutinerie de cinquante militaires dans le sud du Pérou, contre l’autorité du président Alberto Fujimori sur l’armée, a brusquement viré à «un road movie» de despérados avec prise d’otages, dans les hauteurs désolées de l’altiplano andin. Après s’être retranchés tôt dimanche matin dans la mine de Toquepala, à 1 100 km au sud de la capitale, les cinquante...