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Actualités - INTERVIEWS

GOUVERNEMENT Trois cas de figure sont envisagés

 Si l’identité du prochain Premier ministre ne fait pratiquement plus de doute – l’accession de Rafic Hariri à la présidence du Conseil étant pratiquement acquise – la composition du nouveau gouvernement pourrait, quant à elle, réserver quelques surprises. On peut envisager dans ce cadre plusieurs hypothèses : – Le président de la République le général Émile Lahoud, n’intervient pas dans la formation du gouvernement, et M. Hariri assumerait de ce fait la responsabilité d’un éventuel échec de sa politique. Il ne pourra pas arguer des ingérences dans le choix de ses ministres en vue de couvrir ses fautes. Dans ce cas, le chef de l’État laisserait à M. Hariri un an ou plus pour sauver ce qui doit l’être dans le pays. Le succès de sa gestion rejaillirait de toute évidence sur le régime. Si, au contraire, le gouvernement échoue dans sa politique, le président Lahoud pourra toujours désigner un nouveau Premier ministre, et M. Hariri perdrait alors son image de «sauveur». En optant pour cette formule, le chef de l’État aura ainsi adopté le point de vue du vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, selon lequel la première magistrature de l’État ne devrait pas se mêler des «détails» de la vie politique. Elle risque en effet de perdre son prestige en s’ingérant dans le choix de tel ou de tel ministre. M. Ferzli, et d’autres députés du même avis, estiment ainsi que le président Lahoud devrait simplement débattre avec le chef du gouvernement des grandes lignes de sa politique économique et de sa vision de la réconciliation nationale. – La deuxième hypothèse à envisager consiste à admettre une participation active du chef de l’État à la formation du gouvernement. Car si celui-ci venait à échouer, la crédibilité du régime s’en trouverait forcément éclaboussée du moment qu’on ne peut établir une distinction entre les deux institutions de l’exécutif. La constitution du Cabinet serait donc le fruit d’un accord entre le Premier ministre et le président de la République. Et si les deux hommes ne parviennent pas à s’entendre sur la composition du prochain gouvernement, le chef de l’État pourra toujours entreprendre de nouvelles consultations parlementaires en vue de désigner un nouveau président du Conseil. Mais dans ce cas de figure, il est difficile d’imaginer un renversement soudain de la majorité parlementaire qui aurait appuyé M. Hariri la première fois. – Troisième hypothèse : Damas intervient dans la gestation du Cabinet dans le but d’aplanir les obstacles susceptibles d’entraver la réalisation d’un accord entre MM. Hariri et Lahoud. Mais si, malgré cette intervention, les difficultés d’une entente entre les deux hommes demeurent, le Premier ministre devrait alors se récuser, et de nouvelles consultations parlementaires aboutiraient à la désignation d’un nouveau chef du gouvernement. MM. Hariri et Walid Joumblatt, à la tête de leurs blocs respectifs, seront sans doute «priés» d’y participer, ou d’éviter au moins d’entraver l’action du Cabinet. Il est facile dans ce cadre d’obtenir l’adhésion de ces deux personnalités. Il suffit en effet de brandir une fois de plus la menace de poursuites judiciaires dont, par exemple, l’ancien ministre Fouad Siniora pourrait faire les frais. D’aucuns écartent toutefois la possibilité d’un conflit entre le président Lahoud et M. Hariri dans la mesure où tout le monde est d’accord sur la nature du prochain Cabinet qui devrait comprendre logiquement des ministres compétents, chevronnés et intègres, représentatifs des aspirations du peuple. Si l’on se place dans cette perspective, il va donc de soi que le chef de l’État ne fera rien pour entraver la formation du nouveau Cabinet telle que souhaitée par le Premier ministre désigné. De son côté, M. Hariri ne prendrait pas le risque de constituer une équipe ministérielle qui n’aurait pas l’aval du président de la République. Émile KHOURY
 Si l’identité du prochain Premier ministre ne fait pratiquement plus de doute – l’accession de Rafic Hariri à la présidence du Conseil étant pratiquement acquise – la composition du nouveau gouvernement pourrait, quant à elle, réserver quelques surprises. On peut envisager dans ce cadre plusieurs hypothèses : – Le président de la République le général Émile...