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Actualités - OPINION

Heureux les simples d’esprit...

 Ça s’est toujours passé comme ça, les élections des commissions parlementaires ? «Bien sûr. C’est comme une coutume, maintenant». Une coutume ? «Oui, une coutume... une habitude, un usage passé dans les mœurs d’un groupe, d’un peuple. C’est comme ça». Donc ce ne sont pas des élections, ce sont des nominations, des transactions, des comptes d’épiciers, pas plus de trois ou cinq députés d’un même bloc au sein d’une commission, un maronite président par-là, un chiite par-ci, on en crée une pour celui-là, une autre pour celle-ci, c’est ça ?... «En fait, il s’agit plutôt de cuisine». Cuisine ? C’est comme une recette, on mélange des ingrédients, on prépare, on présente des aliments ? «Absolument. On manœuvre, on intrigue, dans un but un peu précis, très détourné…». Et c’est qui le grand chef à la grande toque blanche qui se charge de distribuer les petites parts du grand gâteau ? «C’est le président de la Chambre, hier c’était Nabih Berry. Il demande à chacun quel est son souhait et puis il fait ses calculs, et il cuisine». Pourquoi le député Bassem el-Sabeh n’était pas content du tout, hier ? Et Ghattas Khoury, Akram Chehayeb, Béchara Merhej ? «Mais enfin, c’est impossible de faire plaisir à tout le monde, ou de consulter 128 députés et 128 attachés parlementaires ! C’est la loi de la nature, c’est comme ça, je vous le dis». Et le savoir-faire dans tout cela ? On n’essaie pas de savoir qui est plus compétent que qui ? Et la démocratie ? On n’essaie pas de faire en sorte qu’elle commence, enfin, à balbutier, et à l’endroit même où elle devrait être en train de hurler ? «Non». Ils ne veulent pas donner l’exemple à leurs électeurs les parlementaires ? Tout cela les satisfait ? Ils ne veulent rien changer ? «Non». Pourquoi ? «C’est la coutume». Ah... Je suis un peu simple d’esprit là, non ? «Oui». Ah... Ainsi sois-je. Heureux sois-je... Le probléme, c’est qu’en ce moment, tout le monde est heureux. Ou du moins en a l’air. Ziyad MAKHOUL
 Ça s’est toujours passé comme ça, les élections des commissions parlementaires ? «Bien sûr. C’est comme une coutume, maintenant». Une coutume ? «Oui, une coutume... une habitude, un usage passé dans les mœurs d’un groupe, d’un peuple. C’est comme ça». Donc ce ne sont pas des élections, ce sont des nominations, des transactions, des comptes d’épiciers, pas...