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Actualités - ANALYSE

Liban-Syrie - En règle générale, mutisme à Beyrouth Assad soucieux d’assainir les relations entre les deux pays

«Le silence est d’or». Telle est la devise qui semble s’appliquer aujourd’hui à tout ce qui a trait aux relations libano-syriennes. De fait, l’ancien ministre Fouad Boutros, reçu dernièrement par le chef de l’État syrien à Damas, n’a évoqué ce chapitre que dans ses grandes lignes à la suite de ses entretiens successifs avec le président Bachar el-Assad, avec le patriarche maronite Nasrallah Sfeir et avec le président Émile Lahoud. Quant au chef du Parlement, Nabih Berry, depuis sa visite au patriarche maronite, et sa fameuse déclaration relative à la présence militaire syrienne au Liban, il s’est abstenu de tout commentaire à ce sujet. Faut-il rappeler en effet les réactions acerbes que sa démarche avait suscitées à Damas. Certaines sources responsables avaient laissé entendre que M. Berry a lancé son initiative en direction de Bkerké en son nom personnel, sans être mandaté par Damas. Quoi qu’il en soit, selon certains milieux politiques, le dialogue du président Assad avec les pôles de l’opposition libanaise ne se limite pas au seul dossier de la présence militaire syrienne. Le chef de l’État prête une oreille attentive à toutes les personnalités libanaises qu’il reçoit pour se faire une idée globale des opinions relatives aux failles dont les relations entre les deux pays sont entachées. Il entreprendrait alors de les corriger à l’occasion d’une série de réunions qu’il organiserait avec les responsables officiels libanais, étant entendu que les décisions ne seront prises qu’au niveau des institutions. L’accord de Taëf constitue de toute évidence le cadre adéquat aux relations libano-syriennes dans la mesure où il prévoit une coordination et une coopération bilatérale dans le respect de la souveraineté et de l’indépendance de chacun des deux pays. Mais d’aucuns estiment à tort que l’intérêt de la Syrie consiste à affaiblir le Liban au point de le phagocyter. Or ce genre de surenchères nuit aussi bien au Liban qu’à la Syrie. Effectivement, Damas a tout intérêt à ce que l’État libanais soit fort. Celui-ci constituerait alors pour lui un appui plutôt qu’un poids face à l’hostilité permanente d’Israël. Du reste, d’aucuns, parmi ceux qui ont conféré avec le président Bachar el-Assad, indiquent que ce dernier insiste sur une amélioration des relations libano-syriennes en prévision d’une paix éventuelle dans la région et de la concurrence israélienne qui s’ensuivrait dans tous les domaines. D’où la nécessité d’une participation équilibrée au sein des institutions libanaises, le rétablissement de la souveraineté du pays et de sa libre décision nationale sur base d’une véritable entente. Sur le plan économique, il convient aussi que le Liban retrouve son rôle de phare dans le monde arabe. C’est dans ce cadre que s’inscrivent donc tous les entretiens que le président Assad a déjà eus avec les personnalités de l’opposition. Certes, la question de la présence militaire syrienne est abordée à ces occasions, mais dans un contexte plus général qui est celui des relations libano-syriennes. Naturellement, nul ne prétend se substituer aux autorités officielles et le patriarche Nasrallah Sfeir n’a jamais revendiqué une position d’interlocuteur avec Damas. Il se contente simplement de donner son avis concernant les affaires du pays, tout en souhaitant que l’État joue son rôle avant qu’une quelconque partie ne vienne se substituer à lui.
«Le silence est d’or». Telle est la devise qui semble s’appliquer aujourd’hui à tout ce qui a trait aux relations libano-syriennes. De fait, l’ancien ministre Fouad Boutros, reçu dernièrement par le chef de l’État syrien à Damas, n’a évoqué ce chapitre que dans ses grandes lignes à la suite de ses entretiens successifs avec le président Bachar el-Assad, avec le...