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Actualités - ANALYSE

Gouvernement - « La dangereuse tension régionale a besoin d’être traitée par un pôle doté d’une forte crédibilité internationale » Le retour de Hariri, une nécessité diplomatique, estiment des députés

Sans aucune arrière-pensée cynique, on peut relever que les malheurs des uns font le bonheur des autres. Déjà justifié aux yeux de ses partisans par l’urgence de la crise socio-économique, «le retour au Sérail de M. Rafic Hariri s’impose également sur le plan diplomatique», affirment des parlementaires, pour qui «la dangereuse tension régionale et la soudaine dégradation au Sud ont besoin d’être traitées par un pôle doté d’une forte crédibilité internationale. Personne ici ne dispose, à ce niveau, d’un carnet d’adresses plus riche que celui de M. Hariri. Il est respecté des Syriens, il a l’oreille des Iraniens et il est admiré par les Occidentaux parmi lesquels il compte nombre d’amis personnels, dont le président Chirac. Même écarté du pouvoir, il a efficacement agi l’an dernier sur le plan international quand Israël a frappé nos centrales électriques». «Plus globalement, poursuivent ces députés, la communauté internationale attend du Liban, pour qu’elle lui fasse confiance et le soutienne, un gouvernement à la hauteur. Surtout dans la phase délicate, cruciale que traverse la région, appelée peut-être à connaître de profonds bouleversements. Du reste, indépendamment du regard que le monde porte sur nous, notre situation intérieure a atteint un tel degré de récession que la mise en place d’un gouvernement fort s’avère indispensable. Sans une telle équipe, le pays irait droit dans le mur, sur tous les plans. Car il ne faut pas se faire d’illusions, l’appauvrissement économique et la déliquescence politique finiront par avoir raison de la stabilité sécuritaire, jusque-là préservée. Or qui d’autre que M. Hariri peut former un Cabinet capable de faire face ?». Ces sources, usant d’un parallèle qui ne s’impose peut-être pas, relèvent ensuite que «le tournant régional est si dangereux qu’Israël, État puissant et prospère, cherche manifestement à se doter d’un gouvernement d’union nationale. À plus forte raison, le Liban, maillon faible de la chaîne, doit d’urgence tenter de parer à toute éventualité en dopant au maximum son potentiel exécutif. Il faut donc une équipe qui inspire une profonde et large confiance aux Libanais de toutes colorations. Une sorte de comité de salut public où toutes les forces vives du pays seraient représentées. Il faut redresser la barre, dont la dérive sur le plan économique se trouve aggravée par la tension au Sud. Le pays doit pouvoir résister aux vents contraires et il ne peut le faire s’il reste aussi lamentablement désuni sur le plan politique». Ces députés ajoutent que «l’urgence de la situation implique, bien évidemment, que l’on ne fasse pas traîner les choses en matière de formation d’un nouveau gouvernement. A fortiori, le pays ne doit pas se retrouver confronté à une crise de pouvoir, en raison d’un éventuel litige sur la composition du Cabinet entre le président de la République et le Premier ministre désigné. Ou encore, à cause des conditions de bazar que poseraient les parties politiques pour participer au pouvoir». Tout cela pour plaider «en faveur d’un consensus général préétabli, bien travaillé, qui ferait des consultations parlementaires une simple formalité, vite expédiée». Un avis, rappelons-le, que ne partagent pas les haririens. Ces derniers, qui soutiennent qu’il ne faut pas mettre la charrue devant les bœufs, cachent mal en réalité qu’ils craignent que la quête d’un accord préliminaire ne tourne à la foire d’empoigne et n’aboutisse à une impasse. Alors qu’à leur avis, après la désignation, le pouvoir mettrait tout le monde devant le fait accompli en annonçant ses sélections, à la lumière des desiderata exprimés lors des consultations par les uns et par les autres. Quoi qu’il en soit, tout le monde se dit d’accord aujourd’hui pour soutenir qu’il faut un Cabinet composé de personnalités inspirant confiance. Un terme qui reste cependant aussi large que vague, sa définition pratique restant finalement du ressort du Premier ministre désigné et du chef de l’État. Émile KHOURY
Sans aucune arrière-pensée cynique, on peut relever que les malheurs des uns font le bonheur des autres. Déjà justifié aux yeux de ses partisans par l’urgence de la crise socio-économique, «le retour au Sérail de M. Rafic Hariri s’impose également sur le plan diplomatique», affirment des parlementaires, pour qui «la dangereuse tension régionale et la soudaine...