Entretien orageux à l’ambassade française de Tel-Aviv

L’ambassadeur de France en Israël Jacques Huntzinger a eu un entretien orageux avec les familles d’Israéliens enlevés au Liban, qui demandaient l’intercession de son pays, ont rapporté hier les médias israéliens, repris par l’AFP. Les familles des soldats Omar Suwad et Benny Avraham et de l’homme d’affaires Elhanan Tannenbaum ont rencontré mercredi le diplomate à son ambassade à Tel-Aviv dans l’espoir d’obtenir des renseignements sur leurs proches. La rencontre « était orageuse et problématique dès le départ », a indiqué Haïm Avraham, le père d’un des soldats enlevés, selon la radio publique et le quotidien Haaretz. « J’ai affirmé à l’ambassadeur d’une manière détournée, a-t-il ajouté, que la France avait de nouveaux amis au Liban, dont nous pourrions nous servir. Je pensais évidemment au Hezbollah, puisque le président français (Jacques Chirac) a parlé d’action humanitaire lors d’un dîner auquel participait (le secrétaire général de cette formation, sayyed Hassan) Nasrallah », à Beyrouth, lors du récent Sommet de la francophonie. « À ces mots, l’ambassadeur a tapé du poing sur la table, qu’il a presque brisée, a indiqué que la discussion était close et (...) tourné les talons. Mais j’ai dit que j’entamerai une grève de la faim jusqu’à ce qu’il revienne », a ajouté M. Avraham. «Il est revenu 45 minutes plus tard pour nous parler, sans toutefois donner d’information importante sur les soldats», a-t-il encore dit. Pour sa part, l’ambassade de France a indiqué hier dans un communiqué que « l’un des membres de la délégation (israélienne), M. Avraham, a entamé l’entrevue sur un ton injurieux et menaçant, tel que l’ambassadeur a dû aussitôt mettre fin à l’entretien, ne pouvant se laisser invectiver de la sorte et estimant qu’aucune discussion constructive ne pouvait avoir lieu dans ces conditions, ce dont le reste de la délégation a convenu ». « M. Avraham ayant présenté après une heure et demie ses excuses, l’ambassadeur a accepté de le recevoir pour l’écouter et lui exposer les démarches entreprises par la France. Cet incident est clos », selon le texte.