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Actualités - OPINION

Caserne d’automne

Cette manie de transformer la capitale en caserne à chaque fois que nous recevons du monde ! Routes coupées, la fine fleur de nos hôtels transformée en camps retranchés, et des patibulaires armés jusqu’aux gencives s’agitant entre nos pattes. Chaque chef d’État étranger aura ainsi la douce et timide impression d’avoir un viseur collé sur la nuque. Nous voilà parés pour le « dialogue des cultures »... Déjà que durant les jours précédents, il a fallu se taper toutes les singeries de nos Bruce Willis maison, maquillés en ramoneurs et sautillant d’un toit à l’autre en poussant des cris gutturaux. Encore heureux qu’ils n’aient pas cultivé l’hospitalité jusqu’à les glapir en français. Mais, faut les comprendre. Traquant le Ben Laden jusque dans les latrines du Phoenicia, les spadassins de la République sont remontés à bloc. Une fois les chefs d’État et leurs larbins sécurisés, sur qui crois-tu qu’ils vont jeter leur dévolu ? Bingo ! Sur toi et ta smalla, vieux débris, si des fois l’idée vous titillait d’aller rôder autour du « saint des saints » pour vérifier si nos trois présidents parlent vraiment français. D’ailleurs, parlons-en : épaulé par le Salami de la Culture, Émile Ier pourra se tirer d’affaire ; Bouboule un peu moins sans doute ; mais le troisième, faudra vite le cacher avant que Double-Boutros ne le repère. Il serait tenté de lui faire réciter le Discours de la Méthode. Un qui ne s’est pas foulé la rate, en tout cas, c’est le ministre des Travaux publics. En octobre de l’année dernière, il avait passé des jours entiers, à quatre pattes sur le macadam, à peindre au pinceau des lignes blanches pour le vernissage du Sommet de la francophonie. Manque de pot, le Sommet avait avorté. Nagib-la-Mikette a aussitôt voulu amortir ses chefs-d’œuvre linéaires pour le Sommet arabe de mars. Peine perdue, les invités regardaient ailleurs. Alors du coup, il s’est vexé, n’a plus rien fichu et nos routes sont restées glabres. Dommage, il dessinait bien pourtant. Même si c’était en anglais... Gaby NASR
Cette manie de transformer la capitale en caserne à chaque fois que nous recevons du monde ! Routes coupées, la fine fleur de nos hôtels transformée en camps retranchés, et des patibulaires armés jusqu’aux gencives s’agitant entre nos pattes. Chaque chef d’État étranger aura ainsi la douce et timide impression d’avoir un viseur collé sur la nuque. Nous voilà parés...