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Actualités - OPINION

Gouvernement - Rumeurs de changement, dans les salons Les ministrables ont hâte de se mettre à table

Les salons politiques bruissent de rumeurs sur un changement de cabinet qui interviendrait à l’issue du Sommet de la francophonie. Bien entendu, ce sont les ministrables, toujours innombrables, qui se chargent de véhiculer ces spéculations, qui sont pour eux autant de souhaits. Interrogé à ce sujet, un officiel informé souligne qu’il ne peut y avoir aucune modification institutionnelle avant la fin de l’année en cours. Pour la bonne raison qu’à la sortie du sommet, il va y avoir le débat sur le budget 2003 puis la conférence de Paris II. Le pouvoir a trop de pains sur la planche pour s’amuser avec une crise ministérielle. Qui n’en serait pas vraiment une, puisque, pour le principal, Hariri serait chargé de se succéder à lui-même. En outre, le cas échéant, on réglerait bien à l’avance les nouvelles ordinations. Déjà des noms courent, à partir des données fournies par les partis ou les courants intéressés. Le PSNS remplacerait Ali Kanso par Assaad Hardane ; un autre amaliste se substituerait à Mohammed Abdel-Hamid Beydoun ; Ghassan Salamé, une fois terminée sa mission francophonique, passerait le flambeau à Michel Samaha ; on installerait un membre du Rassemblement parlementaire de concertation dans le fauteuil de Pierre Hélou, trop indépendant au goût des loyalistes ; enfin, Karim Pakradouni, qui milite obstinément à la fois pour un changement de gouvernement et pour la participation des chrétiens, verrait ses efforts récompensés. Il y aurait cependant plus de départs que d’entrées, puisque le projet prévoit de ramener le nombre de ministres de 30 à 18. Et on garderait des figures de proue considérées comme inamovibles. De la sorte, on resterait, évidemment, dans la même sempiternelle configuration politique. Et Lucullus continuerait à dîner chez Lucullus puisque la Rencontre de Kornet Chehwane, entre autres, serait toujours exclue de l’invitation. Pour l’opinion publique, cette valse à changement de cavaliers serait un non-événement par essence. Quoi qu’il en soit, examinée à la lunette grossissante, la perspective envisagée ne peut avoir qu’une signification : altérer les rapports de force au sein du pouvoir. De façon à ce que la part du président Lahoud égale, sinon surclasse, celle du président Hariri. Le professionnel qui fait cette observation se hâte d’ajouter que la partie est loin d’être gagnée d’avance. Parce que l’accord entre les dirigeants ne serait pas facile à conclure, surtout pour ce qui est de la redistribution des portefeuilles les plus influents. Il faudrait alors, probablement, recourir à l’arbitrage des Syriens. Et il n’est pas certain que ces derniers veuillent modifier les équilibres en place. D’autant que les Syriens ont fait savoir, depuis longtemps, qu’ils ont bien d’autres chats à fouetter pour le moment. C’est ce que confirment des sources prosyriennes et néanmoins fiables. Qui précisent que Damas ne donnerait son aval que s’il n’avait pas à se casser la tête sur des problèmes de mixtures culinaires. C’est-à-dire qu’il laisserait faire uniquement au cas où les présidents libanais se seraient entendus et lui présenteraient une formule, une recette, toute faite. Les Syriens ne veulent surtout pas d’une tension entre dirigeants libanais qui risquerait de déboucher sur une crise de pouvoir. Car, répétons-le, ils sont trop préoccupés par la situation régionale, avec l’affaire de Palestine et la menace sérieuse d’une guerre américaine contre l’Irak. Ils trouvent de plus, toujours selon leurs proches, que la scène locale libanaise est déjà fragilisée par les tiraillements entre le pouvoir et l’opposition. D’autres sources pensent que le changement ministériel peut se produire dans les cas suivants : – Un échec évident de Paris II. Le plan de redressement haririen tombant à plat, le gouvernement devrait naturellement rendre son tablier. – Les retombées de la guerre américaine contre l’Irak, qui pourraient rendre indispensable la mise sur pied d’un gouvernement capable de les endiguer. Dans ce sens, il devrait s’agir d’un gouvernement d’union nationale et non plus d’une équipe monochrome. – La révision en profondeur du plan d’action du pouvoir. Il pourrait alors y avoir des choix techniques à faire au sujet des ministères. Mais le cabinet resterait ordinaire, pour que son éventuel échec n’ait pas les désastreuses répercussions qu’aurait celui d’une formation d’exception, dite d’union nationale. De plus, il resterait unicolore, au nom du principe de cohésion, essentiel en matière de rendement. – Enfin, et surtout, si la Syrie est d’accord. Ou a fortiori si elle demande elle-même un changement de cabinet. Ce qui semble improbable pour l’heure. Émile KHOURY
Les salons politiques bruissent de rumeurs sur un changement de cabinet qui interviendrait à l’issue du Sommet de la francophonie. Bien entendu, ce sont les ministrables, toujours innombrables, qui se chargent de véhiculer ces spéculations, qui sont pour eux autant de souhaits. Interrogé à ce sujet, un officiel informé souligne qu’il ne peut y avoir aucune modification...