Wazzani - Le Liban poursuit sa campagne diplomatique Peres accuse Beyrouth de se livrer à une « provocation inutile » (photo)

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Shimon Peres, a accusé hier à Washington le Liban de se livrer à une « provocation inutile » en effectuant des travaux d’accroissement du volume du pompage d’eau de la rivière Wazzani. Le Liban, de son côté, soucieux d’assurer l’adduction d’eau potable à un certain nombre de villages du Liban-Sud qui en sont dépourvus, a poursuivi hier sa campagne diplomatique pour affirmer son droit sur ces eaux. « Nous considérons cela comme une provocation inutile », a déclaré à la presse M. Peres, à l’issue d’un entretien d’une heure avec le numéro deux du département d’État, Richard Armitage. Le ministre israélien, qui venait de New York où il a assisté à la 57e Assemblée générale des Nations unies, a appelé M. Armitage à considérer cette affaire avec le plus grand sérieux. À Beyrouth, le chef de l’État, Émile Lahoud, qui avait assuré jeudi que le Liban ne céderait pas aux menaces israéliennes visant à l’empêcher de « bénéficier de la totalité de ses droits » sur le Wazzani et le Hasbani, deux affluents du Jourdain qui prennent leur source au Liban, a supervisé hier les mesures prises dans le cadre de l’offensive diplomatique entamée au lendemain des menaces lancées par le Premier ministre israélien, Ariel Sharon. Ce dernier avait affirmé mardi que l’accroissement du volume d’eau pompé par le Liban serait considéré par Israël comme un casus belli. Selon un communiqué de la présidence de la République, M. Lahoud a pris connaissance des rapports établis par les chancelleries libanaises à l’étranger ainsi que des résultats des démarches entreprises par le chef de la diplomatie, Mahmoud Hammoud, à New York, où il se trouve actuellement, dans le cadre de la session de l’Assemblée générale de l’Onu. Selon le communiqué de Baabda, ces démarches se sont soldées par l’apparition d’un mouvement de solidarité avec le Liban dans cette affaire.