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Actualités - OPINION

Un appel en justice qui déborde le cadre du Metn

C’est la réponse du berger à la bergère. Il y a eu l’appel de Los Angeles. Il y a maintenant l’appel Murr. Un camp qui prise décidément les messages, et les thrillers, politiques. C’est en effet à la toute dernière minute que la candidate Myrna Aboucharaf a introduit un recours en invalidation auprès du Conseil d’État contre l’élection, au Metn, de son oncle, Gabriel Murr. Invalidant elle-même de la sorte son retrait tardif de la course, proclamé au mépris de la règle de conjugaison des temps, après la proclamation des résultats. Les questions de forme, est-il besoin de le souligner, n’importent vraiment qu’aux juristes. Les professionnels de la politique, qui comptent pourtant dans leurs rangs d’innombrables avocats (de causes souvent perdues), se soucient modérément des textes. À preuve, les bizarres tribulations de Taëf. Quoi qu’il en soit, le cocotier politique se trouve derechef rudement secoué. Il est indubitable que l’effet de surprise a porté à plein. En reprenant l’initiative avec éclat, l’ancien vice-président du Conseil sème la perplexité, sinon la confusion, sur la scène locale. Où fusent sur toutes les lèvres ces questions simples : pourquoi maintenant, pourquoi n’avoir pas annoncé la couleur dès le départ, pourquoi dénoncer au bout du compte une solution dont il s’affirmait lui-même l’auteur ? Pourquoi se renier après avoir impliqué les institutions, à travers le ministère de l’Intérieur, dans une procédure irrégulière (ce qui est grave), comme le retrait d’une candidate présentée comme élue ? Quel est le véritable enjeu de cette valse-hésitation ? Des sources informées apportent un début de réponse, d’explication plus ou moins plausible, à ces revirements. À les en croire, M. Michel Murr n’était plus lié par un quelconque engagement, à partir du moment où ses adversaires avaient rejeté, condamné même comme parfaitement illégal, l’arrangement qu’il avait conçu. Il a donc repris ses billes, ses cartes, sa liberté d’action. Et de réaction. Pour commenter à sa manière et l’appel de Los Angeles. Et la campagne d’exploitation de la victoire de Gabriel Murr menée contre lui par l’opposition. Il veut donc aujourd’hui faire annuler les résultats, en vue d’une nouvelle partielle, d’une bataille bis. Qui lui permettrait éventuellement de prouver qu’il reste incontournable comme faiseur d’élections, voire comme imbattable, au Metn. Mais qu’en pense la Rencontre de Kornet Chehwane ? Les piliers de ce groupe avouent qu’ils sont un peu pris de court. Ajoutant qu’ils tentent de réunir des données solides, sur les tenants et les aboutissants de la soudaine contre-attaque Murr. Il s’agit pour eux de savoir, d’abord, s’ils sont confrontés à un acte isolé. Ou s’il y a quelqu’un, ici ou à l’extérieur, derrière le réveil du dragon. En clair si Damas, après avoir recommandé la reconnaissance de la victoire de Gabriel Murr, n’a pas changé d’avis. À cause de la proclamation de Los Angeles. Certains cadres de la Rencontre préfèrent cependant que l’on ne bouge pas du tout avant que le Conseil constitutionnel ne rende son verdict. Pour ne pas faire le jeu de l’adversaire, qui cherche manifestement l’empoignade. D’autant que des remous iraient à l’encontre de la campagne d’apaisement, illustrée par une tournée tous azimuts des leaderships locaux, entamée pour amortir les effets du manifeste de Los Angeles. Mais d’autres pensent qu’en tout cas la Rencontre doit préparer ses batteries, lors de sa réunion du 18. Quoi qu’il en soit, le groupe est en butte ces derniers temps, on le sait, à de fortes pressions. Il est possible, dans ce contexte, que l’initiative Murr ait été concertée en vue de négociations discrètes, visant à réduire à terme (électoral) la portée des points marqués par l’opposition au cœur du pays chrétien. Autrement dit, pour faire en sorte que la dernière partielle ne constitue pas une avant-première pour les législatives générales de l’an 2005. Philippe ABI-AKL
C’est la réponse du berger à la bergère. Il y a eu l’appel de Los Angeles. Il y a maintenant l’appel Murr. Un camp qui prise décidément les messages, et les thrillers, politiques. C’est en effet à la toute dernière minute que la candidate Myrna Aboucharaf a introduit un recours en invalidation auprès du Conseil d’État contre l’élection, au Metn, de son oncle,...