Des experts mettent en garde contre une montée du chômage

Plusieurs experts économiques locaux ont mis en garde hier contre la montée du chômage dans le pays, dont le taux atteindrait déjà 15 %, en cas de privatisations et de réforme administrative. Des chiffres ont été avancés sur ce plan au cours d’un congrès sur les ressources humaines. Intervenant lors de ce congrès, l’ambassadeur américain au Liban, Vincent Battle, a estimé que « le Liban doit contrôler le flux de main-d’œuvre étrangère ». « On ne peut parler de chômage avec l’existence de centaines de milliers de travailleurs étrangers », a souligné M. Battle en en allusion aux Syriens et aux Asiatiques présents au Liban. Le responsable du Centre international d’information, Jawad Adra, a notamment précisé à ce propos qu’« il n’existe pas de chiffres officiels et précis, mais on peut dire que le chômage se situe entre 13 et 15 % ». Il a rappelé qu’il « n’était que de 8 % il y a quatre ou cinq ans ». Il a estimé dans ce contexte que « le problème pourrait s’aggraver quand le gouvernement s’engagera dans la privatisation et la restructuration de son administration », recommandées par la Banque mondiale. L’économiste Kamal Hamdan a déclaré, pour sa part, que « la crise économique pourrait pousser encore plus haut le chômage », alors que le rédacteur en chef de la revue Executive Business, Yasser Akkawi, a lancé un « un cri d’alarme contre l’augmentation importante du chômage ». Selon M. Adra, la population active se monte à 1,1 million de personnes dont 80 % sont employées dans le privé et 20 % dans la fonction publique. « Tous les ans, 50 000 personnes arrivent sur le marché du travail, mais le chômage est en partie résorbé par l’émigration de 20 000 d’entre elles », a-t-il souligné.