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Actualités - OPINION

L’opposition se trouve confrontée au lourd handicap de ses contradictions

Occasionnellement unies autour du centre pour la bataille du Metn, l’extrême droite et l’extrême gauche pourront-elles continuer à faire partie du large front d’opposition qui a pris corps ces dernières semaines ? D’ailleurs, le voudront-elles ? Il faudrait que l’une et l’autre composent, mettent beaucoup d’eau dans leur vin. Plus généralement, on observe que le but de certains (même parmi les centristes) n’est pas de croquer les raisins de la vigne, comme le dit l’adage local, mais d’en abattre le gardien. Ces pôles auraient souhaité voir perdre Gabriel Murr. Afin d’avoir ainsi un prétexte en or pour faire bouger la rue. Et pour déclencher une épreuve de force politique débordant largement le cadre du Metn. En vue d’un changement radical du système. Une perspective qui s’appuie sur un lointain précédent, du reste mal interprété : en 1951, Pierre Eddé, soutenu par l’axe opposant Camille Chamoun-Kamal Joumblatt, l’avait emporté sur Pierre Gemayel. Qui bénéficiait de l’appui du régime Béchara el-Khoury, dont l’éminence grise était le frère du chef de l’État, cheikh Sélim dit le Sultan. Ce match électoral, qui avait permis la naissance du Front socialiste national, avait marqué le début de la fin pour le règne de Khoury. Mais, faute d’analogie réelle, la réédition de cet exploit est illusoire. En effet, cheikh Béchara avait fait lui-même le lit de l’opposition en falsifiant les fameuses élections du 25 mai, pour assurer la reconduction de son mandat. L’opposition disposait en outre de l’assentiment des puissances influentes de l’époque, dont la Grande-Bretagne. En tout cas, ni la petite histoire ni la grande ne repassent jamais le même plat. Ainsi, aujourd’hui nul ne peut accuser le régime d’avoir truqué des résultats. Et les puissances influentes du temps présent sont loin de lui être hostiles. L’opposition aurait donc tort de calquer ses calculs sur le lointain épisode cité. Il reste que la victoire de Gabriel Murr coupe court à toute velléité de provoquer des troubles, à l’orée de la saison touristique estivale qui s’annonce bonne. Le chef de l’État a de la sorte relevé, devant une délégation d’anciens ambassadeurs, que les Libanais de bonne volonté ont fait échec aux visées des pêcheurs en eau trouble qui voulaient plonger le pays dans un cycle de crises et de secousses. Il a répété que l’État pour sa part est absolument déterminé à ce que le recours reste à la loi. Dont le verdict doit être admis par tous, au-delà de toute considération politique. Il a ajouté que les délicates circonstances régionales commandent la consolidation de la scène intérieure, pour que l’État puisse faire face à des changements accélérés. Ce sont ces conditions régionales qui ont porté la Syrie à s’occuper des développements au Liban, pour assurer une unité des positions. Cependant, il est évident que Damas n’aurait pas eu besoin d’intervenir si les autorités locales avaient bien assumé leurs responsabilités, pour faire appliquer la loi sans tergiverser. Le pouvoir s’étant montré défaillant, la Syrie a soutenu la proclamation de la victoire du candidat de l’opposition. Pour couper l’herbe sous les pieds des radicaux qui auraient cherché à semer la discorde. En somme, le pouvoir local a démontré, une fois de plus, qu’il a toujours besoin de tutelle. Sur ce point précis, l’opposition relève que le pouvoir, pour être à la hauteur, doit être mis en place par la libre volonté des Libanais. Ce qui, selon elle, n’a jamais été le cas depuis Taëf. Émile KHOURY
Occasionnellement unies autour du centre pour la bataille du Metn, l’extrême droite et l’extrême gauche pourront-elles continuer à faire partie du large front d’opposition qui a pris corps ces dernières semaines ? D’ailleurs, le voudront-elles ? Il faudrait que l’une et l’autre composent, mettent beaucoup d’eau dans leur vin. Plus généralement, on observe que le but...