Myrna Murr annoncera bientôt sa candidature Trois axes principaux et des inconnues

La date de l’élection partielle au Metn-Nord à peine fixée au 2 juin, la bataille bat déjà son plein. Selon des sources bien informées, Myrna Murr-Aboucharaf présentera officiellement sa candidature, dans une dizaine de jours, après le quarantième du décès d’Albert Moukheiber. Normalement, elle devrait démissionner de son poste de présidente de la municipalité de Bteghrine et de la fédération des municipalités du Metn. Mais comme il s’agit d’une élection d’urgence, dans un mandat déjà entamé, elle pourrait cumuler les deux fonctions. Selon les sources précitées, la candidature de Mme Murr est devenue inévitable en raison de l’état d’esprit des électeurs inconditionnels du clan, rechignant à voter pour un Moukheiber – le rival politique traditionnel – alors qu’un Murr est candidat. Qualifiée par un électeur de « front à elle seule », puisqu’elle allie les Murr, les Tuéni et les Aboucharaf dans son seul nom, la présidente de la fédération des municipalités du Metn bénéficiera de l’appui de son clan bien sûr, mais aussi de celui des Kataëb, des Tachnag et des partisans de l’ancien député Auguste Bakhos. Elle devra affronter son oncle Gabriel Murr, qui bénéficie, lui, de l’appui de l’ancien président Amine Gemayel, du député Nassib Lahoud et du Parti communiste bien implanté dans la région. Troisième axe, celui de Ghassan Moukheiber, neveu d’Albert qui a, lui, l’appui de son propre clan, mais aussi celui du Bloc national. Quatrième candidat, Riad Aboufadel, n’est pas encore sûr de rester dans la course. En visite hier à Bkerké, il a déclaré qu’il maintenait pour l’instant sa candidature. « Si je trouve qu’il y a un moyen d’être élu avec des procédés nobles, je mènerai la bataille jusqu’au bout. Sinon, je rentrerai chez moi ». Aboufadel a précisé que sa position définitive sera annoncée dans 5 jours, mais il a ajouté avoir le sentiment que l’élection s’annonce comme une bataille de défi, ce qui est, selon lui, dommage. Voilà en gros comment se présente le tableau électoral, alors que la partielle se déroulera, en principe, dans moins d’un mois. Restent quelques inconnues, notamment la position du courant aouniste, du PNL, du PNSS et des Forces libanaises. Mme Sethrida Geagea a publié un communiqué à ce propos hier, précisant qu’elle n’a pas encore pris position au sujet de l’élection partielle, exprimant sa considération pour tous les candidats. « Nous sommes encore en train d’étudier la situation, a dit Mme Geagea, de façon à adopter la position qui servirait le mieux l’unité du rassemblement de Kornet Chehwane et des forces nationales libres et assurerait la justesse de leurs orientations ». Reste encore à signaler, pour compléter l’état des lieux, les efforts de Mgr Youssef Béchara, évêque maronite d’Antélias, aidé par des membres du rassemblement de Kornet Chehwane, pour essayer de trouver un candidat de compromis, afin d’éviter une bataille qui coûterait cher au Metn et au rassemblement en particulier. Mgr Béchara a ainsi rencontré hier l’ancien président Amine Gemayel et le député Nassib Lahoud et s’est entretenu au téléphone avec le député Michel Murr, tout comme il a eu un entretien avec Joe Akl, proche à la fois de Gemayel et de Murr. Les surprises sont encore possibles, même si le climat général reste à la confrontation. Scarlett HADDAD