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Actualités - CHRONOLOGIE

Assad propose la rupture des relations arabes avec Israël(PHOTO)

Le président syrien Bachar el-Assad a proposé aux dirigeants arabes, réunis à Beyrouth, de «rompre toutes les relations avec Israël» et leur a demandé de «poursuivre le soutien matériel et moral à l’intifada». «Je propose la rupture des relations des pays arabes avec Israël jusqu’à la réalisation d’une paix juste et globale, avec le retrait total israélien de tous les territoires occupés en 1967», a indiqué le président syrien à l’adresse de ses pairs arabes, en concluant une allocution en grande partie improvisée. Il a appelé aussi à «soutenir la résistance contre l’occupation, notamment la Résistance libanaise jusqu’à la libération de tous les territoires libanais». M. Assad, qui a demandé aux dirigeants arabes de «poursuivre le soutien matériel et moral à l’intifada», a commencé par mettre au clair ce que le régime syrien entend par terrorisme. Il a affirmé que son pays a condamné les attentats du 11 novembre, «et d’abord pour des raisons morales». Encore faut-il définir le terrorisme, a-t-il ajouté, soulignant que «la différence qui existe entre le terrorisme et la résistance est celle qui existe aussi entre défendre un droit et le voir spolié». Le chef de l’État syrien n’a pas hésité à comparer les souffrances des Palestiniens à celle des juifs sous le nazisme, appelant à «sauver le peuple palestinien des massacres et du nouvel Holocauste perpétré contre lui». Toutefois, analysant le concept de «civils et d’innocents» développé par certains orateurs qui l’avaient précédé, le chef de l’État syrien a justifié les attentats palestiniens perpétrés contre des civils israéliens, qui ne sont pas assimilables, selon lui, à du terrorisme. L’occupant reste un occupant… «Tuer des civils et des innocents est répréhensible mais pas dans ce cas-là où il y a une occupation. L’occupant est un homme sans honneur, qu’il soit armé ou non. En Israël, tout le monde est armé», a dit M. Assad. Il a dénoncé «les colons qui sont armés comme l’armée israélienne et qui ont participé à des assassinats de Palestiniens et à leur exode». Pour M. Assad, «le terrorisme est une forme de pensée avant tout autre chose». Le président syrien a ensuite évoqué l’initiative de paix saoudienne. «L’initiative du prince Abdallah mentionne les principes nationaux» auxquels nous croyons, a affirmé le président Assad. Il a cité parmi ces principes «le retrait total d’Israël des territoires occupés en 1967, l’édification d’un État palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale et le droit au retour» des 3,7 millions réfugiés palestiniens disséminés dans les pays arabes. Toutefois, a noté M. Assad, «toute politique a deux volets, l’un stratégique, l’autre tactique, et parfois, les Arabes se concentrent sur le volet tactique et oublient le côté stratégique. Les conséquences peuvent en être graves (…) car une erreur dans ce domaine coûte cher (…) à long terme, tout ce que nous proposerons se transformera en terme de référence. Voilà pourquoi nous devons être très prudents pour ne pas nous laisser exploiter par une brèche à laquelle nous n’aurions pas fait attention, comptant sur notre bonne foi et oubliant la mauvaise foi des autres. Voilà pourquoi, si cette initiative est adoptée au cours de ce sommet, il est nécessaire de la consolider». Abordant le thème du «processus de paix», M. Assad a déclaré que ce processus a deux aspects : la terre et la paix. «La terre n’est pas négociable, mais les composantes de la paix sont toutes matière à discussion», a-t-il affirmé, avant de critiquer les États-Unis pour avoir qualifié «l’héritage de Rabin», c’est-à-dire le retrait aux lignes d’avant le 4 juin 1967, de «paper non-paper». «Suivant cette logique, a-t-il dit, la terre est aussi une non-terre, la paix une non-paix et, à ce rythme, si les négociations se poursuivent et ces concepts extraterrestres s’imposent, les droits seront des non-droits, l’identité une non-identité, les Arabes des non-Arabes et nous glisserons dans l’oubli». Toutefois, M. Assad a jugé que des négociations directes avec Israël sont impossibles et que la présence d’un «médiateur» est indispensable. «Faire la paix avec Israël, créé en 1948 par une décision internationale et par le terrorisme, les assassinats et l’expansion, ne peut se faire que par l’intermédiaire d’une troisième partie», a assuré le président Assad. Après avoir qualifié le parrainage des États-Unis du processus de paix durant les dix dernières années d’«échec», il a appelé à «un dialogue interaméricain» pour définir une politique claire. «Manifestement, les responsables américains ne sont pas d’accord entre eux sur ce qui doit se faire, a-t-il noté, avant de persifler les États-Unis. Nous voulons savoir si les États-Unis sont une grande puissance pour tous ou s’ils sont une grande puissance pour tous, sauf Israël». Le président syrien a préconisé en outre que les États-Unis se concertent avec l’Union européenne, «plus proche des Arabes géographiquement, comme par la culture», et plus apte à formuler un règlement que les Arabes peuvent accepter. L’Onu aussi pourrait être associée à la recherche de la paix, a ajouté M. Assad. Une perte de temps M. Assad a demandé aux pays arabes de rompre avec Israël «jusqu’à la réalisation d’une paix juste et globale avec le retrait total (israélien) de tous les territoires occupés en 1967». «L’intifada et son cortège quotidien de martyrs ne sont-il pas suffisants pour rompre ces relations ? (...) Faut-il attendre l’assassinat d’un demi-million de Palestiniens ou le bombardement de pays arabes par des bombes atomiques ou bien l’occuption de capitales arabes pour les rompre ?», s’est-il interrogé. Le président syrien a demandé en outre aux dirigeants arabes de «poursuivre le soutien matériel et moral à l’intifada (...), qui est un mouvement pour l’indépendance». Il a refusé par ailleurs de reprendre sans conditions les négociations avec Israël, suspendues en janvier 2000. «Sans un engagement israélien clair, une annonce ou un document pour un retrait de toute la terre, nous perdrons notre temps». Il a proposé la formation d’un comité représentant les pays arabes concernés plus l’Arabie saoudite «pour expliquer l’initiative saoudienne, une fois adoptée par le sommet», aux pays membres du Conseil de sécurité de l’Onu et à la direction de l’Union européenne.
Le président syrien Bachar el-Assad a proposé aux dirigeants arabes, réunis à Beyrouth, de «rompre toutes les relations avec Israël» et leur a demandé de «poursuivre le soutien matériel et moral à l’intifada». «Je propose la rupture des relations des pays arabes avec Israël jusqu’à la réalisation d’une paix juste et globale, avec le retrait total israélien de...