Actualités - ANALYSE
Les Palestiniens misent tout sur un scénario à la libanaise
le 21 février 2002 à 00h00
L’intensification des attaques palestiniennes dans les Territoires, coïncidant avec l’essor en Israël d’un mouvement en faveur d’un début de retrait unilatéral, confirme que les Palestiniens misent tout sur un scénario à la libanaise, estimaient hier les analystes des deux bords. L’efficacité et même le réalisme d’une telle tactique sont loin d’être évidents, mais au lendemain d’une attaque sanglante qui a coûté la vie à six soldats israéliens près de Ramallah, le sentiment général en Israël était bien celui d’une accélération de la «libanisation» du conflit israélo-palestinien. «Ce que beaucoup prédisaient au sujet des Territoires qui deviendraient de plus en plus similaires au Liban s’est presque totalement avéré exact», se lamentait ainsi Amnon Dankner dans un éditorial à la une du quotidien Ma’ariv. Il y a deux ans, les coups de boutoir meurtriers du mouvement chiite Hezbollah contre les positions militaires israéliennes au Liban-Sud avaient précipité le retrait unilatéral de Tsahal de ce pays après 22 années d’occupation. L’éditorialiste soulignait notamment que «le grand changement ces derniers jours, c’est que les Palestiniens semblent mener maintenant leur guerre à l’intérieur des Territoires, contre l’armée et les colonies, et marquent ainsi des points», soulignant qu’«à travers le monde, ce type de guerre est perçu différemment et jugé plus légitime» que les attentats-suicide contre des civils à l’intérieur d’Israël. Ceux-ci n’ont toutefois pas vraiment cessé, puisque les forces de sécurité israéliennes ont intercepté ces derniers jours plusieurs kamikazes apparemment en route pour des villes israéliennes. Quant aux attaques contre des cibles liées à l’occupation des territoires, elles ne sont pas nouvelles, mais la différence est qu’elles semblent constituer maintenant la priorité des Palestiniens. Cette interprétation était confirmée du côté palestinien, où l’on se réjouissait ouvertement de ce changement de tactique. «C’est quelque chose de positif», a déclaré le chef de l’une des plus grandes ONG palestiniennes, Moustapha Barghouthi. Ariel Sharon est confronté à «une image en beaucoup plus grand du processus qui s’est produit au Liban-Sud» il y a deux ans, a-t-il poursuivi. «Il doit se retirer des territoires occupés». Cette intensification des attaques dans les Territoires a coïncidé avec le lancement en Israël d’une campagne contre la poursuite de l’occupation et pour une reprise des négociations par une coalition pour la paix regroupée autour du mouvement La Paix maintenant, qui a organisé samedi dernier une manifestation à Tel-Aviv, mais aussi avec une pétition signée par des officiers de réserve refusant de servir en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Ces divisions au sein de la société israélienne n’ont en tout cas pas échappé aux Palestiniens, qui paraissent bien décidés à les exploiter et à les accentuer en faisant monter le coût en vies humaines de l’occupation des Territoires. Le porte-parole de M. Sharon, Raanan Gissin, réfute toutefois toute comparaison avec le Liban. Au Liban, déclare-t-il, «le Liban était là-bas et nous étions ici», c’est-à-dire que le conflit n’affectait pas directement le territoire israélien. Mais dans le cas des Palestiniens, «la guerre est dans nos foyers. Aujourd’hui, ils attaquent une colonie, demain c’est Tel-Aviv, là où ils peuvent arriver. C’est une guerre totale», conclut-il.
L’intensification des attaques palestiniennes dans les Territoires, coïncidant avec l’essor en Israël d’un mouvement en faveur d’un début de retrait unilatéral, confirme que les Palestiniens misent tout sur un scénario à la libanaise, estimaient hier les analystes des deux bords. L’efficacité et même le réalisme d’une telle tactique sont loin d’être évidents, mais au lendemain d’une attaque sanglante qui a coûté la vie à six soldats israéliens près de Ramallah, le sentiment général en Israël était bien celui d’une accélération de la «libanisation» du conflit israélo-palestinien. «Ce que beaucoup prédisaient au sujet des Territoires qui deviendraient de plus en plus similaires au Liban s’est presque totalement avéré exact», se lamentait ainsi Amnon Dankner dans un éditorial à la une du...
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