Le pouvoir appelle à l’unité des rangs autour de la Résistance

Selon une source officielle, le pays doit s’employer à faire face aujourd’hui aux dangers qui le guettent ainsi qu’aux pressions américaines qui, sous prétexte de lutte contre le terrorisme, visent à briser la solidarité des Libanais. Sinon, quel serait le but des visites intensives qu’effectuent émissaires et représentants des États-Unis à Beyrouth ? En effet, ces envoyés – spéciaux ou autres – ne cessent de mettre en garde les autorités libanaises contre leur manque de coopération dans la guerre que Washington a déclarée au terrorisme. Or, selon la même source, si les attentats du 11 septembre à New York et à Washington justifient l’opération menée par les États-Unis en Afghanistan, rien ne motive en revanche des actions du même type dans d’autres régions du monde. Prenons l’exemple du Liban. Suivant quelle logique ce pays est-il censé livrer à l’Administration américaine certains membres du Hezbollah alors que l’État était pratiquement inexistant à l’époque et que les miliciens régnaient en maîtres sur le terrain ? Sans compter que les prises d’otages sont en grande partie une conséquence directe de l’invasion israélienne du Liban en 1982. D’autre part, la source officielle se prévaut de l’incapacité des États-Unis de mettre un terme aux vexations dont sont victimes les Arabes et les musulmans chez eux pour se demander : comment le gouvernement libanais (dont les moyens sont bien plus limités) pourrait-il donc empêcher des éléments extrémistes de recourir à la violence ? Dans cette optique, la même source se demande comment Washington se permet d’exiger l’arrêt de l’intifada et la fin des opérations de la Résistance libanaise sans rien réclamer d’Israël en échange, pas même l’application des résolutions des Nations unies ? Si les États-Unis persistent à suivre cette politique, c’est qu’ils sont déterminés à entretenir la suprématie militaire israélienne de manière à ce que l’État hébreu soit toujours en mesure d’imposer une paix injuste aux Arabes, fait-elle valoir. L’Administration américaine devrait inciter Tel-Aviv à mettre en application des résolutions qui sont d’ailleurs les siennes avant d’être celles du Conseil de sécurité de l’Onu, ajoute la source. C’est alors qu’on pourra exiger des Arabes et des Palestiniens l’arrêt de l’intifada et des attaques de la Résistance libanaise. De deux choses l’une, estime cette source : soit les États-Unis sont en mesure d’imposer à l’État hébreu l’application des résolutions internationales, soit ils ne le sont pas. Dans le premier cas, ils n’auraient évidemment pas le droit d’imposer leurs exigences aux Arabes tant qu’ils n’agissent pas de même avec Israël. Si, par contre, ils sont impuissants face à l’État hébreu, parce que ce dernier dispose d’une influence considérable au sein de l’Administration US grâce au lobby juif, les États-Unis n’ont pas le droit d’imposer leur volonté au plus faible pour éviter d’être eux-mêmes confrontés au plus fort. Tel est l’enjeu de la situation au Proche-Orient, et c’est ce que les Libanais devraient comprendre, souligne la source officielle. Et si le Hezbollah jouit de la protection de l’État, il a besoin aussi de celle du peuple. D’où la nécessité d’une solidarité à toute épreuve entre Libanais. Dans cette perspective, l’ouverture d’un dialogue est plus que jamais indispensable pour aboutir à une position unie face à la précarité de la conjoncture actuelle. Par conséquent, tous les Libanais devraient se mettre d’accord sur le fait qu’il ne saurait être question d’abolir le rôle de la Résistance sans avoir obtenu au préalable la conclusion d’une paix juste avec Israël. Quant à l’opportunité ou non des opérations de la Résistance sur le terrain, il est toujours possible d’aboutir à un accord sur ce point précis en collaboration avec les autorités. La source officielle conclut en rappelant aux Libanais qu’ils ont pu mettre fin à l’occupation israélienne du Sud et de la Békaa-Ouest grâce à la solidarité sans faille qu’ils ont manifestée à l’époque. C’est cette même solidarité qui leur permettra aujourd’hui de faire face à toutes sortes de défis et de pressions, y compris économiques. Selon la même source, les Libanais de toutes les confessions et de tous les courants devraient donc resserrer les rangs autour de la Résistance jusqu’à la conclusion d’une paix juste avec Israël. Émile KHOURY