Chareh bientôt à Beyrouth en mission de coordination(PHOTO)

Les préparatifs du sommet arabe qui doit se tenir les 25 et 26 mars prochain à Beyrouth vont bon train. On en est actuellement à l’étape où l’invitation à la réunion doit être rédigée au nom du président de la République, le général Émile Lahoud, avant d’être remise aux rois et chefs d’État arabes à partir du 20 janvier par l’intermédiaire de députés ou ministres libanais. C’est ce que le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud a indiqué hier, ayant évoqué le sujet avec le président Lahoud à Baabda. Il n’est donc plus question d’un report du sommet. S’il y avait encore un doute là-dessus, il est désormais dissipé. Preuve d’ailleurs que la réunion aura bel et bien lieu dans les délais, contrairement à ce qu’avait prévu le président de l’Assemblée Nabih Berry : le chef de la diplomatie syrienne Farouk el-Chareh doit venir très bientôt à Beyrouth pour se concerter à ce sujet avec les dirigeants libanais. C’est une source gouvernementale citée par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, qui a rapporté cette information. Selon cette source, nombre d’officiels arabes ont manifesté leur stupéfaction quand le Liban, pays hôte, a fait état d’un report éventuel du sommet. Même s’il s’agissait d’un avis personnel, en l’occurrence celui de M. Berry, nul, selon les milieux susmentionnés, ne peut envisager d’ajourner une réunion ordinaire. De fait, c’est ce que stipule le pacte de la Ligue arabe qui ne prévoit une possibilité de report qu’en cas de sommet extraordinaire. Sans compter que la tenue de la réunion des chefs d’État arabes à Beyrouth avait déjà été fixée en 2000 à Amman. Par conséquent, rien ne justifie des concertations préalables visant à discuter de l’organisation ou non du sommet dans les délais prévus. Par ailleurs, la source gouvernementale a donné certaines indications concernant l’ordre du jour de la réunion. Parmi les points qui seront débattus par les dirigeants arabes : les résolutions prises en 2000 concernant en particulier le conflit israélo-palestinien. Le comité de suivi issu des travaux d’Amman doit d’ailleurs se réunir les 5 et 6 février prochain au Caire pour examiner la situation en Palestine et établir un rapport là-dessus à la lumière des efforts actuellement déployés par l’émissaire américain Anthony Zinni pour aboutir à un cessez-le-feu durable dans la région et relancer les négociations de paix. Autre point qui serait également inscrit à l’ordre du jour du sommet de Beyrouth : la lutte antiterroriste et la nécessité d’éviter la confusion entre résistance et terrorisme. Sur un autre plan, le secrétaire général de la Ligue Amr Moussa devrait proposer une restructuration de l’organisation panarabe. De toute manière, les contacts vont s’intensifier entre Le Caire et Beyrouth à mesure que se rapprochera l’échéance du sommet. En outre, le sommet sera précédé de deux réunions au niveau des hauts fonctionnaires puis des ministres des Affaires étrangères de chacun des États arabes. Notons que l’hôtel Phoenicia accueillera le sommet et les deux conférences qui le précéderont. L’État libanais assumera les frais de séjour de six membres de chacune des délégations. Il réservera d’autre part des chambres dans des hôtels proches du Phoenicia. Dans ce cadre, les ministres des Affaires étrangères et de la Culture Mahmoud Hammoud et Ghassan Salamé devraient organiser prochainement une réunion des ambassadeurs arabes accrédités à Beyrouth pour leur communiquer de plus amples détails concernant le séjour des responsables qu’ils représentent. Il convient de rappeler enfin que c’est le premier sommet arabe organisé par le Liban depuis environ cinquante ans.