Lahoud réceptif aux demandes d’Amnesty

«Le choix du Liban n’est pas arbitraire», affirme la nouvelle secrétaire générale d’Amnesty International Irène Khan, en commentant sa tournée au Proche-Orient. Ses impressions ne diffèrent guère de celles des dizaines de responsables d’ONG humanitaires qui ont fait des escales libanaises. «Le Liban a une longue tradition de tolérance et de respect des droits de l’homme. Du moins, tel était le cas avant la guerre», note Mme Khan, en faisant allusion aux «changements dramatiques qui ont eu lieu par la suite». Il faut reconnaître toutefois l’existence de certaines transformations positives, telles que la ratification par le Liban de la Convention contre la torture, dit-elle. C’est précisément de torture et d’arrestations arbitraires, mais aussi de procès militaires, de la situation des femmes dans les prisons, et des personnes disparues en Syrie que la responsable d’Amnesty a parlé avec le chef de l’État, le général Émile Lahoud, qu’elle a rencontré mardi dernier. «Le président a été particulièrement réceptif à nos préoccupations au sujet de ces violations. Il nous a invités à mener librement nos investigations, en mettant l’accent sur le fait que personne n’est au-dessus de la loi, encore moins les responsables politiques», a dit le président, selon Irène Khan. Celle-ci a, en outre, soulevé auprès du chef de l’État le cas de certaines personnes ayant souffert de mauvais traitements lors de leur détention et «le président a promis qu’il ouvrirait une enquête à ce sujet».