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Actualités - CHRONOLOGIES

« Anis », premier quotidien - dans les rues de Kaboul

Le premier quotidien de l’ère post-taliban sera vendu à la criée dans les rues de la capitale afghane dès aujourd’hui. Premier choc pour les lecteurs afghans, Anis, dont le titre est écrit en dari, forme du persan parlée en Afghanistan, comporte trois photos à sa une, dont une montrant des femmes sans leur burqa traditionnelle. Toute photo était interdite pendant les cinq années du pouvoir taliban dans la capitale. Anis, quatre pages, dont les articles sont tantôt en dari, tantôt en pachto (ou pachtou, langue indo-européenne du groupe iranien), la langue de la principale ethnie d’Afghanistan, annonce fièrement qu’il poursuit une publication entamée il y a 74 ans. Le quotidien tire son nom de son fondateur, l’écrivain Ghulam Mahiuddin Anis. À la une de lundi, les lecteurs pourront apprendre la chute de Kunduz, la ville du Nord assiégée depuis plusieurs jours et dont la reddition se poursuivait dimanche, l’arrestation de trois voleurs, sans date, ou le fait que le gouvernement du Pakistan ne reconnaît plus le régime des talibans. La coalition internationale poursuivra sa campagne jusqu’à «l’éradication du terrorisme», annonce également le journal. Un éditorial évoque la «libération de Kaboul» et les perspectives de paix ainsi offertes. Le journal annonce également, sans citer ses sources, la mort à Kandahar (sud-est de l’Afghanistan) du ministre de la Justice des talibans, le mollah Nuruddin Turabi, qui aurait été abattu par un responsable des services de renseignements talibans. Il évoque également le «désarmement» du gouverneur taliban de Jalalabad, le maulvi Kabir, et de son escorte auprès de laquelle 1 500 fusils kalachnikov, 200 téléphones satellitaires, 150 lance-roquettes et sept mitrailleuses auraient été saisis. L’essentiel des informations provient cependant de l’agence nationale de presse, Bakhtar, dont tous les dirigeants talibans sont partis. À l’imprimerie, où huit employés ont tiré les premières copies d’Anis, les locaux étaient déserts dimanche en fin d’après-midi, du fait de l’iftar, premier repas du soir après la journée de jeûne de cette période de ramadan. Le journal Shariat, porte-voix des talibans, était imprimé dans les mêmes locaux, mais nul ne sait s’il reparaîtra un jour. S’il présente une petite photo en une du «président» Burhanuddin Rabbani, le journal montre également, fait plus étonnant, une photo de la première manifestation de femmes le visage découvert à Kaboul, quelques jours après l’entrée le 13 novembre des combattants de l’Alliance du Nord dans la capitale. L’encre noircit les doigts du lecteur et le repiquage des photos, de qualité très médiocre, permet à peine de distinguer ce qu’elles représentent. Aucune indication de prix ne figure sur le quotidien. Autre petite erreur, la seule mention en anglais de tout le journal, la date, indique qu’il s’agit de l’édition du 25 octobre...
Le premier quotidien de l’ère post-taliban sera vendu à la criée dans les rues de la capitale afghane dès aujourd’hui. Premier choc pour les lecteurs afghans, Anis, dont le titre est écrit en dari, forme du persan parlée en Afghanistan, comporte trois photos à sa une, dont une montrant des femmes sans leur burqa traditionnelle. Toute photo était interdite pendant les cinq...