La Rencontre démocratique stigmatise le déploiement militaire autour des universités - Le bloc Joumblatt s’inquiète du retour en force de la « logique de la sécurité au détriment du dialogue »

Le bloc parlementaire du chef du PSP, Walid Joumblatt, se réunit régulièrement mais ne publie pas toujours de communiqués officiels, résumant les principaux éléments de ses délibérations. Pour qu’il le fasse, c’est qu’un événement important ou grave s’est produit ou risque de se produire. Sa réunion, hier, se justifie par les risques de nouvelles atteintes aux libertés qu’il dit avoir décelées à partir de deux éléments : Il y a d’abord le déploiement en force des FSI et des forces militaires dans les secteurs où des étudiants appartenant à diverses mouvances politiques étaient rassemblés, mercredi, à l’occasion de l’Indépendance, pour réclamer le rétablissement de la souveraineté et de la liberté de décision libanaise. Il y a ensuite les mises en garde de sources de sécurité anonymes contre ce genre de mouvements et dans lesquelles le bloc Joumblatt a vu un prélude à d’éventuelles atteintes aux libertés. Le bloc de la Rencontre démocratique a stigmatisé ces deux développements, mettant en garde contre toute mesure répressive. Dans son communiqué, la Rencontre démocratique a d’emblée indiqué que sa réunion est consacrée à «examiner les développements politiques et nationaux ainsi que les tentatives des services de l’État d’imposer la logique de la sécurité qui prime au détriment du dialogue politique dans le pays». Le bloc de M. Joumblatt a ensuite réaffirmé son «attachement aux constantes (qu’il a) souvent affirmées concernant la protection du système démocratique et le rejet de toute tentative de le dénaturer sous prétexte d’œuvrer pour préserver l’ordre public». Il s’est dit déterminé à maintenir sa position «aux premières lignes de défense des libertés politiques» et à «faire face, par tous les moyens démocratiques possibles, à toutes formes d’atteintes à ces libertés et au droit des Libanais à les exercer». «L’Indépendance est une occasion pour confirmer l’étendue de l’espace de liberté au Liban et non pas pour annoncer son rétrécissement», a ajouté le communiqué de la Rencontre démocratique, avant de stigmatiser «les mesures de sécurité et les défilés militaires qui ont accompagné les mouvements estudiantins pacifiques dans certains établissements universitaires». Le bloc parlementaire a considéré que ces mesures «reflètent la mentalité connue du pouvoir qui s’obstine à noyer le pays sous davantage de mesures et de pratiques qui favorisent les atteintes au processus de dialogue national et qui nuisent au climat positif qui s’est réalisé». Il a signalé au passage le rôle «pionnier» du bloc et de son président pour lancer le dialogue «dans toutes les directions, sur les plans officiel, spirituel, politique et populaire». Le bloc de M. Joumblatt a ensuite relevé «avec beaucoup d’étonnement le retour au langage politique formulé par des sources et des responsables (anonymes) de sécurité». «C’est ce que les médias ont rapporté dernièrement, a précisé le communiqué, citant une source officielle de sécurité qui a multiplié les mises en garde publiques adressées aux mouvements estudiantins et à certains courants et organisations politiques, prétextant les bouleversements internationaux et régionaux qui ont succédé aux attentats du 11 septembre (aux États-Unis) pour annoncer la possibilité de porter un coup aux libertés publiques et aux droits de l’homme». «La Rencontre démocratique met en garde contre le retour à ce genre de méthodes et souligne que les efforts déployés doivent être dirigés dans un sens permettant de faire face aux bouleversements consécutifs aux événements du 11 septembre, en consolidant la place réservée au dialogue politique dans la vie libanaise, face à Israël et aux pressions qu’il exerce pour nuire au Liban et à sa Résistance, et non pas en revenant au langage des menaces et de l’intimidation ou en brandissant de nouveau les idées de division à un moment où le Liban a le plus besoin de solidarité intérieure et de coopération avec la Syrie sœur pour faire face aux défis qui se posent devant lui», a conclu le communiqué, distribué par le bureau du ministre des Déplacés, Marwan Hamadé. Rappelons que le bloc parlementaire de la Rencontre démocratique est formé, outre M. Joumblatt, de MM. Salah Honein, Antoine Ghanem, Abdallah Farhat, Bassem Sabeh, Ayman Schoucair, Akram Chéhayeb, Fouad el-Saad, Antoine Andraos, Marwan Hamadé, Nabil Boustany, Georges Dib Nehmé, Élie Aoun, Nehmé Tohmé, Mohammed Hajjar et Alaeddine Terro.