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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

LIRE EN FRANÇAIS ET EN MUSIQUE - Échange franco-libanais de poésie contemporaine - Huit auteurs planchent sur des traductions - bilingues sous l’égide du CIPM

Le Centre international de poésie de Marseille (CIPM) a accueilli, il y a un mois, quatre poètes libanais : Hassan Abdallah, Paul Chaoul, Iskandar Habache et Ando Wazen. Et quatre poètes français : Jean-Charles Depaule, Éric Giraud, Anne Parian et Alain-Christophe Restrat pour une semaine de traduction en français des textes des auteurs libanais. Cette première semaine s’est terminée par une soirée de lecture publique. L’atelier s’est poursuivi à Beyrouth avec les mêmes huit poètes. Cette deuxième semaine était centrée autour de la traduction en arabe des textes des poètes français présents. Elle a été, de même, conclue par une lecture publique réunissant les auteurs. Elle a eu lieu hier, dans le cadre du Salon Lire en français et en musique. «Le centre avait accueilli le poète Iskandar Habache en résidence d’écrivain du 15 juin au 15 septembre. Une rencontre publique a été organisée et un livre sera édité prochainement dans la collection Le Refuge du CIPM», rappelle François Lespiau, administrateur du Centre. Il explique : «Ce genre de séminaires de traduction permet à des auteurs étrangers et français de confronter leurs textes au passage d’une langue vers l’autre». Il poursuit : «Cet échange est le résultat d’une réflexion engagée depuis bientôt deux ans, à l’occasion, d’une part, de contacts et discussions avec Jean-Charles Depaule, chercheur en sciences sociales, spécialiste de littérature arabe du Moyen-Orient, et d’autre part, de notre venue au Liban en 1999 et 2000 à l’occasion du Salon du livre, qui fut l’occasion d’échanges et de contacts». «Cette réflexion nous a conduits, dans un premier temps, à programmer l’accueil en résidence du poète libanais Iskandar Habache, et à mettre en chantier le troisième volume de notre collection cent titres consacré à la poésie arabe». Ces actions se sont prolongées, dans un second temps, par un échange et un atelier de traductions de poètes français et libanais. Par ailleurs, cette action doit être liée à un autre projet – mené parallèlement – visant à réaliser un échange culturel et pédagogique entre lycéens de Marseille et de Beyrouth, à partir de la rentrée 2001/02. «Par la rencontre directe dans chacune des deux villes, puis par l’utilisation d’Internet et des nouvelles technologies, les élèves des deux lycées partenaires travailleront pendant une année scolaire, soutenus par des enseignants et des poètes, autour de projets d’écriture communs. Lectures et publications concluront de même cet autre volet de notre action avec le Liban», conclut François Lespiau. Témoignages des poètes – Hassan Abdallah, poète et journaliste souligne : «La règle veut que la traduction prend du texte plus qu’elle ne lui donne. À Marseille, j’ai participé pour la première fois à un travail de traduction. Voir mon texte se transformer de l’arabe en français fut une épreuve pénible. Les rythmes ont changé, les figures de style ont perdu leur force. Mais la traduction était juste. Huit poètes scrutaient chaque mot, l’analysaient et se chamaillaient parfois». Hassan Abdallah s’est senti un peu coupable. «Cette expérience m’a révélé combien il est difficile de traduire un texte. C’est une grande responsabilité. D’où l’importance de cet atelier de traduction qui réunit les connaissances et le savoir de plusieurs personnes». – Abdo Wazen, poète et rédacteur en chef de la page littéraire du journal al-Hayat. Traducteur de nombreux poètes européens dont Jacques Prévert. «Je comprends la traduction comme travail solitaire, individuel», déclare-t-il. «Dans la traduction, on n’a pas suivi une méthodologie précise, c’est le texte qui a proposé sa méthode. Chaque texte est traduit selon ses données, sa structure, son style...» – Iskandar Habache est critique littéraire au quotidien as-Safir, notamment critique de poésie depuis 1989. Il a traduit et présenté plusieurs poètes français, américains et portugais. Il se prononce tout à fait pour une traduction fidèle au texte original. «Priorité au sens, au fond et non à la forme». – Jean-Charles Depaule possède à son actif plusieurs traductions de poèmes de l’arabe et de l’anglais. Il prône pour sa part le travail de traduction en collectif. «J’ai beaucoup apprécié le travail avec les auteurs. On gagne un temps fou à comprendre un arrière-fond culturel, une référence qui nous aurait échappé complètement, les particularismes de la langue». – Alain-Christophe Restrat partage sa vie entre l’écriture, l’édition et l’enseignement. Pour lui, le plus grand intérêt de l’atelier était de «faire un saut dans l’inconnu de cette langue arabe. De percevoir quel est le rapport de l’écrivain au mot». – Anne Parian, poète installée à Paris, était surtout contente de découvrir ses poèmes dans une langue qu’elle ne connaît pas. Éric Giraud et Paul Chaoul étaient absents de cette rencontre. Reste à souligner que la publication d’un livre bilingue, résultat de l’atelier, en coédition entre le CIPM et un éditeur libanais, est prévue. La diffusion se fera évidemment dans les deux pays.
Le Centre international de poésie de Marseille (CIPM) a accueilli, il y a un mois, quatre poètes libanais : Hassan Abdallah, Paul Chaoul, Iskandar Habache et Ando Wazen. Et quatre poètes français : Jean-Charles Depaule, Éric Giraud, Anne Parian et Alain-Christophe Restrat pour une semaine de traduction en français des textes des auteurs libanais. Cette première semaine s’est...