Pierre Gemayel réfute point par point les critiques formulées par Pakradouni

M. Pierre Amine Gemayel, député du Metn-Nord, a répondu en soirée aux propos tenus par le vice-président du parti Kataëb, M. Karim Pakradouni, réfutant, point par point, les critiques formulées par ce dernier à l’encontre du président Amine Gemayel. Le député du Metn-Nord a d’abord souligné que contrairement à ce qu’a affirmé M. Pakradouni, le président Gemayel n’a pas proclamé qu’il boycotterait les élections anticipées qui auront lieu au sein du parti, le 4 octobre prochain, en vue de la désignation d’un nouveau président du parti et des membres du bureau politique. «En réalité, a-t-il déclaré, le président Gemayel et M. Élie Karamé ont annoncé qu’ils ne reconnaîtront pas les résultats de ce qui se trame contre le parti sous le couvert d’élections fallacieuses M. Pakradouni soulève, d’autre part, le dossier de celles-ci de 1988. Or, nul n’ignore que c’est M. Pakradouni et ses compagnons qui avaient empêché à l’époque la tenue de celle-ci. Ils avaient interdit aux députés de quitter leurs domiciles et certains parlementaires avaient même été interceptés aux barrages miliciens. Nul n’ignore, en outre, que c’est M. Pakradouni qui avait transmis au président Gemayel des menaces pour le contraindre à quitter le Liban avant la guerre d’élimination (entre les Forces libanaises et l’armée du général Michel Aoun)». En réponse, par ailleurs, à M. Pakradouni qui a souligné que c’est l’ancien chef de l’État qui avait poussé le parti à boycotter les élections législatives en 1992, M. Gemayel a déclaré que c’est l’ancien président des Kataëb, feu Georges Saadé, et le bureau politique de l’époque qui avaient pris la décision de boycotter le scrutin législatif. Réfutant l’accusation d’«égocentrisme» lancée par M. Pakradouni contre l’ancien chef de l’État, M. Gemayel a déclaré : «Tout le monde sait que le président Gemayel a donné son aval à la formation de deux commissions de conciliation, de trois et de 18 membres (pour réunifier le parti Kataëb). Mais M. Pakradouni s’est opposé à ces deux commissions et il s’est employé à saboter les efforts visant à leur mise sur pied. En ce qui concerne les désignations au sein du corps électoral Kataëb, les faits sur ce plan parlent d’eux-mêmes. Le nombre des membres du corps électoral a été ramené cette fois-ci de 142 à 103, dont 34 ont été élus, en majorité d’office, alors que les autres ont été soit désignés, soit reconduits dans leurs fonctions. Par ailleurs, et à l’appel du président Gemayel et de M. Élie Karamé, des dizaines de cadres du parti ont retiré leurs candidatures, reflétant ainsi le refus par la base du parti de la mascarade qui est en cours». L’affaire des dossiers Et M. Gemayel de poursuivre : «M. Pakradouni souligne que son groupe a décidé de s’aligner sur l’option de l’État. A-t-il oublié que nous nous sommes engagés sur cette voie depuis longtemps ? Notre participation aux élections reflète-t-elle une option contre l’État ? Le document de Kornet Chehwane est-il dirigé contre l’État ? Le dialogue que nous avons entamé avec le président de la République, en notre qualité de députés membres de Kornet Chehwane, est-il contre l’option de l’État ?». Commentant, d’autre part, l’allusion de M. Pakradouni à l’affaire des Puma, M. Gemayel a déclaré : «Le dossier des Puma est clos, comme l’a souligné lui-même le vice-président de la Chambre Élie Ferzli, qui était président de la commission parlementaire chargée d’enquêter sur cette affaire. Quant aux dossiers dans lesquels est impliqué M. Pakradouni, certains d’entre eux ont été heureusement clos, du fait de l’amnistie sur les crimes de guerre. Les autres dossiers (dans lesquels est impliqué M. Pakradouni) ont été gelés du fait que M. Pakradouni a accepté d’aller de l’avant dans le plan visant à saper le parti. Ces dossiers resteront toutefois une épée de Damoclès maintenue au-dessus de M. Pakradouni et du parti Kataëb», a conclu M. Gemayel.