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Actualités - REPORTAGES

CORRESPONDANCE - Un reporter italien, un livre… - Et la gloire pour une petite maison - de Georgetown

Le pouvoir des mots… Il peut faire bouger des montagnes et des villes. Parce qu’il a parlé du Lubéron dans son livre best-seller, Une année en Provence, Peter Mayle a drainé dans ce village du sud de la France une multitude de touristes voulant voir ce qu’il avait vu, lui. Et ils ont pu voir. Il y a aussi ceux qui désireraient retrouver des sites rendus célèbres par des romans même s’ils n’ont existé que dans l’imaginaire : entre autres, Tara (Autant en emporte le vent) et la maison, en principe près du Boston de Gatsby le magnifique. À Washington, une petite maison du quartier résidentiel de Georgetown vient de connaître la notoriété. Située au n°1 513, de la 34e rue, non loin de l’université de Georgetown, elle ressemble à beaucoup d’autres de ses voisines. Comment tout cela a-t-il commencé ? Récemment, ses nouveaux locataires ont vu, un beau matin, un groupe de touristes photographiant la maison sous toutes ses coutures. Le lendemain, ce furent les caméras de la RAI qui se sont mises à la filmer. Le surlendemain, les télévisions américaines prirent la relève. L’explication ? Un journaliste italien nommé Beppe Severgnini (44 ans) avait vécu à cette adresse avec son épouse et son jeune fils, de 1994 à 1995. Durant ce séjour, il avait rédigé un livre sur le mode de vie américain et la perception qu’en ont les Italiens. Cet ouvrage, intitulé Un Italiano in America, qui vient d’être traduit en anglais et qui a été un best-seller en Italie, a poussé les concitoyens de l’auteur à visiter la maison où il avait vécu l’expérience américaine. Ses lecteurs le suivent outre-Atlantique Qu’a-t-il de particulier cet ouvrage ? Un style enjoué, simple et percutant. – «Durant ces dernières années, explique la directrice des éditions milanaises Rizzoli, il y a eu d’importants livres sur l’Amérique et les Américains. Mais personne n’a relaté de cette manière le véritable “way of life” américain, sujet qui intéresse énormément les Italiens». Le récit de Severgnini a été vendu à plus de 300 000 exemplaires. Voici quelques-unes des réflexions de l’auteur, qui travaille aujourd’hui à Rome pour le «Corriere Della Sera». – «Pour les Italiens venus vivre aux États-Unis, la plus grande satisfaction n’est pas de voir des films six mois avant leur sortie à Rome ou d’avoir l’embarras du choix entre cinquante céréales de petit-déjeuner mais le corps-à-corps avec la bureaucratie américaine. Habitués à la nôtre, nous nous sentons comme de matadors face à une vache de lait». Plus loin, il écrit : «C’est en intérieur que s’effectue ici le changement de saison, (par un simple switch), et par la grogne des Italiens qui trouvent trop chaud le chauffage central et trop froid l’air conditionné». Sur la maison qui fait courir toute l’Italie, il écrit : «Notre maison qui date du XIXe siècle est faite de bois blanc et elle est orientée vers l’Ouest. Ses volets sont noirs, au cas où de prudes Européens auraient envie de les baisser la nuit pour s’isoler. Car, généralement, les fenêtres américaines ne comportent pas de volet et rarement de lourds rideaux. Ce qui crée une grande anxiété chez les Européens. On s’y fait, mais les premiers temps, on a l’impression de vivre dans la rue». Pour Severgnini, la «porte noire de la maison de Georgetown, surmontée d’un motif en éventail», et son livre ouvrent un petit accès sur l’Amérique, «trop immense pour être comprise dans sa totalité». C’est parce qu’il n’a pas intimidé son auditoire que celui-ci l’a suivi facilement outre-Atlantique.
Le pouvoir des mots… Il peut faire bouger des montagnes et des villes. Parce qu’il a parlé du Lubéron dans son livre best-seller, Une année en Provence, Peter Mayle a drainé dans ce village du sud de la France une multitude de touristes voulant voir ce qu’il avait vu, lui. Et ils ont pu voir. Il y a aussi ceux qui désireraient retrouver des sites rendus célèbres par des...