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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-Sud - L’inquiétude israélienne « exagérée » et « artificielle », souligne-t-on à Beyrouth - Le Hezbollah érige une position à Ghajar

Le Hezbollah a érigé une position dans le village divisé de Ghajar, à la frontière libano-israélienne, ont indiqué hier des habitants de la région. La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a néanmoins démenti des accusations israéliennes selon lesquelles la position prise par le Hezbollah aurait été évacuée par les Casques bleus. «Il s’agit d’une ancienne position israélienne évacuée il y a longtemps et non d’un poste de la Finul», a indiqué à l’AFP le porte-parole de la force internationale, Timour Goksel. «La Finul n’a jamais eu un poste près de Ghajar», a souligné M. Goksel. Des habitants de la région ont confirmé à l’AFP que le Hezbollah avait érigé un poste dans une position abandonnée dix ans auparavant par l’armée israélienne. Le directeur général du ministère israélien de la Défense Amos Yaron avait accusé hier le Hezbollah d’occuper une ancienne position des Casques bleus à Ghajar, dont la partie sud du village, occupée par Israël. «Le Hezbollah occupe une position évacuée par la Finul dans la partie nord (libanaise) de Ghajar, et nous espérons qu’il comprendra qu’il faut préserver le calme dans le village», a déclaré M. Yaron à la radio publique israélienne. «Nous pensions que la Finul poursuivrait sa tâche dans la partie nord du village, mais elle a quitté les lieux. Pour l’instant, tout est calme», a-t-il ajouté. Le village de Ghajar a été conquis par Israël sur la Syrie en juin 1967 en même temps que le Golan. Il est habité par des Syriens alaouites dont la plupart ont obtenu la citoyenneté israélienne. La ligne bleue tracée par les Nations unies après le retrait israélien du Liban-Sud en mai 2000 a divisé ce village en deux: deux tiers au Liban et le troisième tiers dans la région du Golan syrien occupé et annexé par Israël. Israël avait interdit samedi l’accès à Ghajar, déclarant le village «zone militaire», à cause des «provocations» du Hezbollah dans le secteur. Le lendemain, un responsable de la formation intégriste, cheikh Nabil Qaouq, s’était rendu à Ghajar du côté libanais, accompagné d’une douzaine de militants armés. À Beyrouth, une source diplomatique citée par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane a fait part de son étonnement face à «la campagne diplomatique et médiatique» menée depuis quelques jours par l’Etat hébreu autour de la situation à Ghajar. Selon cette source, l’inquiétude manifestée par Israël à cet égard est «exagérée» et dans certains cas «artificielle». Le ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Peres avait alerté en début de semaine le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan sur l’éventualité de «provocations» du Hezbollah à Ghajar. Il avait réclamé des mesures de la Finul pour empêcher de telles «provocations». Or, pour la source diplomatique à Beyrouth, «si la Finul ne dispose plus de positions à Ghajar, cela ne signifie pas nécessairement que le Hezbollah a décidé d’ouvrir un nouveau front avec l’État hébreu en plus de celui des fermes de Chebaa». En effet, poursuit-on, «si le Hezbollah prenait l’initiative de faire de Ghajar un nouveau front, cela signifierait qu’il aurait décidé de libérer un territoire syrien», puisque le tiers occupé du village fait partie du Golan syrien et non pas du Liban. «La situation est donc nettement différente de ce qui se passe dans le secteur des fermes de Chebaa», fait valoir cette source. Elle laisse ainsi entendre qu’aux yeux du Liban, la ligne bleue traversant Ghajar ne posant pas de problème, une attitude de «résistance» du type de celle qui prévaut dans les fermes de Chebaa ne serait pas de mise dans cette localité. Partant de ces explications, la source considère que les craintes exprimées par Israël sont «inacceptables» et «inopportunes», le Hezbollah n’ayant mené aucune attaque contre Israël sur toute la longueur des 240 km de frontière entre les deux pays, à l’exception du secteur des fermes de Chebaa. Pour ce qui est de l’installation de militants du Hezbollah dans la partie libanaise de Ghajar, la source diplomatique n’y voit aucun inconvénient, rien ne pouvant leur interdire de se déplacer sur un territoire libanais internationalement reconnu.
Le Hezbollah a érigé une position dans le village divisé de Ghajar, à la frontière libano-israélienne, ont indiqué hier des habitants de la région. La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a néanmoins démenti des accusations israéliennes selon lesquelles la position prise par le Hezbollah aurait été évacuée par les Casques bleus. «Il s’agit d’une...