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Actualités - ANALYSES

Redressement - Un test décisif pour le pouvoir - Pas de relance économique - sans une Administration réformée

Pour relancer l’économie, il faut réduire le déficit budgétaire, la lourde dette du Trésor et assainir les finances publiques. Ce qui implique, avant tout, une bonne, une vraie réforme administrative. Tant pour boucher les fuites de robinet, pour mettre fin au gaspillage comme à la corruption, que pour mettre enfin les fonctionnaires au travail. Les présidents Lahoud et Hariri certifient, de concert, que cette fois on ne prendra en compte, pour les nominations, que la compétence, l’éthique et l’expérience. Précisant qu’il appartiendra aux organismes techniques de contrôle, comme le Conseil de la fonction publique ou l’Inspection centrale, de statuer eux-mêmes sur les dossiers des candidats. Ce qui signifie que la sélection se fera pratiquement en dehors de tout recours politique ou politicien. Indépendamment du fait que ce désistement de l’autorité politique semble constituer une entorse à l’esprit comme à la lettre de la Constitution, le projet de nominations suscite beaucoup d’interrogations dans les salons concernés. Où l’on se demande, tout d’abord, si le mouvement va se faire en une seule fois ou se répartir sur plusieurs tranches. La première formule, qui nécessiterait une session ouverte du Conseil des ministres étalée sur plusieurs jours, a les faveurs de la majorité des pôles. Car on couperait de la sorte l’herbe sous le pied de ceux qui seraient tentés de multiplier les manœuvres, les pressions ou les manigances, pour obtenir que leur part du gâteau reste plus ou moins intacte. Les dirigeants promettent qu’il n’y aura pas de désignations hors cadre. Mais les politiciens locaux se demandent si cela sera possible, étant donné que dans nombre de cas, les spécialistes dont la présence aux commandes serait nécessaire n’appartiennent pas au secteur public. Ensuite, se demandent toujours les mêmes personnalités, que fera-t-on lorsque les conclusions du Conseil de la fonction publique et de l’Inspection centrale produiront toute une liste de candidats possibles et non pas un seul. Il faudra bien que le Conseil des ministres tranche. Ce qui revient à dire, nonobstant la légende reléguant la troïka au passé, que le choix se retrouvera entre les mains des trois présidents. Qui voudront prendre uniquement en considération, pour tenir leurs engagements, les critères de capacité technique et de probité. En écartant les sujets convaincus de relever de tel parti ou de tel leader. Mais si ces derniers étaient les meilleurs dans leur domaine, on pourrait difficilement s’en passer, soulignent les mêmes sources. Qui relèvent ensuite que la compétence du Conseil de la fonction publique lui-même prête le flanc à des critiques soutenues. Car deux de ses membres titulaires font actuellement défaut et sont remplacés par des intérimaires. Quant à l’Inspection centrale, on sait depuis longtemps qu’elle ne dispose pas de dossiers solides, faute de moyens et d’enquêteurs, pour juger de la vertu ou de la capacité des postulants, ajoutent les sceptiques. Pour qui l’essentiel reste cependant que le choix soit bon, ce dont ils se permettent de douter, étant donné que le personnel est globalement connu pour être de qualité plutôt inférieure. Et de conclure que la réorganisation, la modernisation de l’Administration sont des buts bien plus importants que le renvoi des parasites. Dont l’éviction, interprétée comme une opération de vindicte et de mainmise sur les postes d’influence, ne manquerait pas de provoquer des remous politiques. Comme quoi, on retombe toujours dans le même cercle vicieux.
Pour relancer l’économie, il faut réduire le déficit budgétaire, la lourde dette du Trésor et assainir les finances publiques. Ce qui implique, avant tout, une bonne, une vraie réforme administrative. Tant pour boucher les fuites de robinet, pour mettre fin au gaspillage comme à la corruption, que pour mettre enfin les fonctionnaires au travail. Les présidents Lahoud et...