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Actualités - CHRONOLOGIES

Électricité - Les journalistes au chef du Parlement : « Avez-vous réglé votre facture ?» - Le scandale de l’EDL nuit à la réputation du Liban, estiment Lahoud et Berry

Il y a la partie émergée de l’iceberg politique : une réunion hier entre le président de la République, le général Émile Lahoud, et le chef du Parlement Nabih Berry, qui a porté sur «les efforts déployés en vue de régler la crise économique et sociale». Un entretien qui a également permis à M. Berry de rendre compte des résultats de sa visite à Sanaa. Entre autres, la possibilité pour le Yémen de fournir au Liban du gaz à bon marché. Mais évidemment, ce n’est pas l’essentiel. Les deux responsables se sont surtout penchés sur le scandale qui empoisonne aujourd’hui l’atmosphère politique dans le pays et qui, selon MM. Lahoud et Berry, «nuit à la réputation du Liban». Le président de la Chambre a tout lieu de s’offusquer dudit scandale. En effet, à peine arrivé au siège de l’Assemblée après sa visite à Baabda, les journalistes se sont empressés de lui demander s’il avait réglé ses factures d’électricité. Le sujet hérisse M. Berry à tel point que celui-ci l’a aussitôt évoqué avec les députés qu’il a rencontrés hier, affirmant avoir à sa disposition une liste de 30 000 noms d’abonnés qui ne se sont pas acquittés de leur dû. Et de se demander : «Pourquoi donc avoir communiqué à la presse les seuls noms de députés et d’hommes politiques ?» «On ne trouve dans ces pseudo-listes aucun nom de ministre, d’officier ou de magistrat», a-t-il ajouté. Devant ses visiteurs, le président de la Chambre n’a pas exclu une convocation spéciale de l’Assemblée avant le 15 août prochain pour «discuter des points chauds» qui perturbent le climat de stabilité dans le pays. De toute manière, il ne fait aucun doute que la réunion plénière qui doit avoir lieu mercredi et jeudi prochains donnera sûrement l’occasion à nombre de députés d’aborder l’affaire des factures d’électricité impayées. Les présidents Lahoud et Berry ont abouti au même diagnostic : le scandale en question a pour but de «saboter le processus de réformes», et ce climat ne manquera pas de rebuter les investisseurs. «Qui donc accepterait encore de participer dans un tel contexte à la privatisation de l’EDL ?», se demande ainsi le chef du Parlement. Autre question légitime : «Une loi a été promulguée il y a trois ans déjà, stipulant une peine de prison contre les voleurs de courant. Pourquoi n’est-elle pas appliquée ?» Selon M. Berry, la seule solution au problème de la préservation des acquis et des recettes de l’État réside dans les institutions. «Qu’elles assument donc leur responsabilité car on ne saurait transiger quand il s’agit du prestige de l’État», a-t-il déclaré avant d’ajouter : «Attendons voir la réunion du Conseil des ministres. Nous aviserons alors». D’aucuns parmi les députés qui ont participé à la réunion avec le chef du Législatif ont plaidé la cause des régions libérées du Sud qui, elles, sont en principe exonérées du paiement des factures d’électricité. Résultat, l’EDL coupe le courant à tous ceux qui ne s’y acquittent pas de leur dû. Exemple : à Kfarchouba, Chebaa et Hasbaya. Contre vents et marées, le Premier ministre Rafic Hariri continue pour sa part d’afficher un optimisme impénitent. Refusant d’imputer à une faction politique quelconque la responsabilité du scandale de la liste, il reste persuadé que cela ne remettra nullement en cause la conférence de Paris II. C’est du moins ce qu’affirment les milieux proches de lui en précisant toutefois que la conférence n’aura pas lieu en septembre, mais «sûrement» après le sommet de la francophonie prévu en octobre.
Il y a la partie émergée de l’iceberg politique : une réunion hier entre le président de la République, le général Émile Lahoud, et le chef du Parlement Nabih Berry, qui a porté sur «les efforts déployés en vue de régler la crise économique et sociale». Un entretien qui a également permis à M. Berry de rendre compte des résultats de sa visite à Sanaa. Entre autres,...