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Actualités - CHRONOLOGIES

CORRESPONDANCE - Rencontre avec le ministre français délégué - à la Coopération - Josselin : La francophonie, - un front de refus de l’uniformisation

Nations unies, de Sylviane ZEHIL Le ministre français délégué à la Coopération et à la Francophonie, M. Charles Josselin, c’est rendu à New York pour prononcer le discours de la France à l’occasion de la conférence des Nations unies sur le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects. L’Orient-Le Jour a rencontré M. Josselin à l’Onu. Prié de développer ses idées concernant le IXe sommet de la francophonie sur le thème «dialogue des cultures» qui se tiendra à Beyrouth en octobre prochain, le ministre a rappelé que le français résiste encore à la prédominance de l’anglais et a exprimé son optimisme face à l’effet de la mondialisation rampante. La langue française cède, certes, du terrain face à l’anglo-américain mais la France est prête à lutter pour que le français reste une langue de communication importante. Q- Monsieur le ministre, vous allez participer au sommet de la francophonie qui se tiendra en octobre prochain à Beyrouth. Comment pensez-vous que la France saura lutter contre l’hégémonie de l’anglais même dans les pays dits francophones? Quel est votre programme d’action? C.J. – «La France n’arrête pas de le faire. C’est une bataille qui peut être gagnée en impliquant les jeunes plus que nous ne le faisons. Il est important que la jeunesse se sente concernée par la francophonie. En utilisant les techniques nouvelles de communication, il faut que Internet soit aussi un outil de la francophonie. Il faut que les grands médias audiovisuels jouent un rôle plus important, sans oublier bien sûr la place que le français doit continuer d’avoir dans l’enseignement. C’est, en réalité, toute une gamme d’actions qu’il s’agit d’entreprendre. Mais moi, j’ai confiance. Car si j’observe que l’anglais progresse par exemple dans les pays francophones, après tout, nous essayons nous-mêmes de convaincre nos jeunes enfants, en France, de parler aussi l’anglais. Il y a une demande de français très importante dans les pays qui étaient anglophones ou hispanophones». Q – Pourriez-vous nous donner des exemples précis? C.J. – «Je pourrais vous dire que certains pays africains, le Nigeria et le Mozambique par exemple, demandent du français. Il faut pouvoir leur en donner. C’est aussi le cas des pays de l’Europe de l’Est qui savent que le français est un passeport pour l’Europe. Ces pays veulent rentrer dans l’Europe communautaire. Le Pérou, où je vais, est un des pays où on nous demande de faire de l’appui en français, peut-être parce que la Caraïbe est à côté et qu’on y parle français. Là, la mondialisation, de ce point de vue, peut avoir des effets positifs parce que tout cela est interactif. Mais la mondialisation nous fait courir le risque d’uniformisation culturelle. La francophonie, c’est une sorte de front de refus de l’uniformisation. Il faut avoir des alliés. Et les alliés, cela peut être ici les pays de langue portugaise ou les pays de langue espagnole. Il faut être capable de s’unir avec eux pour gagner cette bataille». Q – Pourquoi avez-vous choisi Beyrouth? C.J. – «Parce que le Liban est un pays qui appartient à l’Organisation internationale de la francophonie. Parce que le Liban et la France ont une longue et vieille histoire. Parce qu’il y a encore beaucoup de francophones, j’en suis heureux, au Liban. J’espère que ce sera un grand sommet». Le IXe sommet de la francophonie, rappelons-le, doit réunir à Beyrouth en octobre prochain 55 chefs d’État et de gouvernement, représentant près de 500 millions de personnes, sur le thème du «dialogue des cultures». Il est question que le secrétaire général de l’Onu, M. Kofi Annan, assiste à la séance inaugurale. La francophonie va adopter un plan d’action pour les dix prochaines années destiné à promouvoir une culture à même de «résister à l’uniformisation du monde».
Nations unies, de Sylviane ZEHIL Le ministre français délégué à la Coopération et à la Francophonie, M. Charles Josselin, c’est rendu à New York pour prononcer le discours de la France à l’occasion de la conférence des Nations unies sur le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects. L’Orient-Le Jour a rencontré M. Josselin à l’Onu. Prié de...