Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

Plusieurs députés critiquent le projet - de fusion des branches de l’UL

La crise que traverse l’Université libanaise a été évoquée hier par plusieurs députés qui ont sévèrement critiqué, pour la plupart, le projet de fusion des premières et deuxièmes sections de l’UL, à Beyrouth et au Mont-Liban, dénonçant, par ailleurs, les atermoiements du pouvoir concernant la nomination de nouveaux doyens en vue de la formation du conseil de l’Université. M. Nehmetallah Abi Nasr, député du Kesrouan-Jbeil, a dénoncé dans ce cadre le projet de fusion des premières et deuxièmes sections, déplorant notamment le fait que la proposition de fusion ne touche que le mohafazat du Mont-Liban (les régions Est). «D’aucuns semblent prétendre que l’intégration nationale ne peut se réaliser qu’en abolissant les deuxièmes sections (de l’Est), a déclaré à ce sujet M. Abi Nasr. Cela est en contradiction avec le document d’entente nationale qui prévoit une décentralisation. Cela est également en contradiction avec la politique d’enseignement universitaire en vigueur dans le monde et qui est basée sur la décentralisation et non sur la centralisation et la bureaucratie». «Où est passée l’indépendance de l’université s’est interrogé M. Abi Nasr. Qu’en est-il des prérogatives du conseil de l’université ? Les politiciens devraient cesser de s’immiscer dans les affaires de l’université. Si l’objectif de la fusion est de favoriser l’intégration nationale, comment expliquer alors qu’au cours des neuf dernières années, les gouvernements qui se sont succédé ont accordé des licences à 41 universités et instituts supérieurs dont la majorité est à caractère sectaire» ? M. Antoine Ghanem, député Kataëb de Baabda-Aley, a lui aussi critiqué le projet de fusion des premières et deuxièmes sections, qualifiant une telle proposition de «mesure improvisée». «Le slogan de la réunification et de l’intégration est un slogan erroné et vide de sens, de même que son timing est suspect, d’autant qu’il survient à la fin de l’année universitaire et alors que les doyens n’ont toujours pas été désignés, a déclaré M. Ghanem. Qu’en est-il de l’indépendance de l’université ? Quel est le point de vue du recteur à ce propos ? Le campus de Choueifate est-il prêt à accueillir des facultés unifiées ? Depuis quand des bâtiments unifiés sont-ils suffisants pour réaliser l’intégration nationale ?». Et M. Ghanem de poursuivre : «L’existence des branches est-elle en contradiction avec le développement équilibré ? Le slogan de l’unification de l’université est, à la base, erroné car l’université est, dans son état actuel, déjà unifiée. L’existence de sections ne constitue nullement une réalité à caractère partitionniste pour deux raisons essentielles : les sections ont été créées en application de l’article 5 de la loi sur l’Université libanaise de 1967 ; en outre, pourquoi l’existence de premières et deuxièmes sections représenterait-elle une réalité partitionniste et non pas les autres sections situées dans les régions périphériques ?». Après avoir dénoncé l’attitude répressive du pouvoir à l’égard des étudiants des deuxièmes sections, M. Ghanem a souligné que l’existence d’un seul recteur, d’un seul doyen par faculté et d’une seule administration centrale renforce l’unité de l’université malgré l’existence de branches. Les arguments de Honein Abondant dans le même sens, M. Salah Honein, député de Baabda-Aley, a lui aussi critiqué le projet de fusion. «Beaucoup d’encre a coulé au sujet de l’unification de l’UL, ce qui a créé parmi les citoyens un sentiment erroné dont il ressort que l’université est disloquée et que son unification serait une grande action nationale. La réalité est tout autre. Si l’unification implique une unification de la structure de l’université, force est de constater dans ce cas que l’université est unifiée. En effet, il existe un seul recteur et chaque faculté est gérée par un seul doyen, de même que chaque branche est dirigée par un directeur». Et M. Honein d’ajouter : «Si l’unification implique l’existence d’un seul bâtiment, qu’en est-il alors des branches de Tripoli, de Saïda, de Nabatiyé ou de Zahlé ? Faudrait-il que les étudiants de ces sections soient transférés dans un seul bâtiment ?». Quant à M. Nabil de Freige, député de Beyrouth (membre du bloc parlementaire de M. Rafic Hariri), il s’est déclaré favorable au «principe» de la fusion, soulignant toutefois qu’une telle opération devrait se faire «de manière rationnelle et par étape». «La fusion devrait être progressive, organisée et bien étudiée de manière à nous éviter des problèmes et des malentendus», a conclu M. de Freige. M. Alaeddine Terro, député du Chouf, membre du bloc parlementaire de M. Walid Joumblatt, a déclaré, de son côté, que «l’unité ne saurait se réaliser par la force en unifiant l’UL, sur base d’une décision politique». «L’unité, a-t-il précisé à ce propos, peut se réaliser en renforçant la vie académique, en préservant l’autonomie de décision de l’université afin que ce soient les instances universitaires qui définissent les options et la vision d’avenir». M. Abdallah Farhat, député de Baabda-Aley, a souligné la nécessité de prendre en considération «un point de vue scientifique, académique et objectif» dans la détermination du sort de l’université. Pour M. Walid Eido, député de Beyrouth, «l’unification des facultés de l’UL est importante, mais elle devrait se faire sur base d’une étude scientifique et conformément à un mécanisme adéquat afin d’éviter que cette opération aboutisse à des résultats négatifs, contraires à nos attentes». Enfin, M. Bassem Yamout, député de Beyrouth, s’est interrogé sur les raisons du retard dans la désignation des doyens de l’UL, dénonçant à ce sujet les considérations politiciennes, clientélistes et confessionnelles qui entravent l’entreprise de redressement de l’université publique.
La crise que traverse l’Université libanaise a été évoquée hier par plusieurs députés qui ont sévèrement critiqué, pour la plupart, le projet de fusion des premières et deuxièmes sections de l’UL, à Beyrouth et au Mont-Liban, dénonçant, par ailleurs, les atermoiements du pouvoir concernant la nomination de nouveaux doyens en vue de la formation du conseil de...