Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

Enseignement - Menace de grève des étudiants des sections II - Université libanaise : le mouvement contre la fusion s’amplifie

Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent de partout pour dénoncer la fusion des sections du Mont-Liban et de Beyrouth de l’Université libanaise décidée par le gouvernement. À la suite d’une vaste campagne de concertations, les étudiants des sections II tiennent aujourd’hui un meeting à la faculté des sciences économiques et de gestion, section II à Achrafieh, qui débouchera, d’après les informations recueillies auprès des différentes facultés, sur une grève qui risque de perturber sérieusement le bon déroulement des examens de fin d’année. Les représentants du corps enseignant ont fait paraître hier un communiqué refusant tout compromis en la matière. Enfin M. Dory Chamoun, chef du PNL, a lui aussi rejoint le peloton des contestataires «car les gens ne sont pas des moutons de Panurge qu’on fait marcher à la baguette». «La tentative de fusionner les sections du Mont-Liban et de Beyrouth ne doit pas passer. Que l’université ait des sections ne veut aucunement dire qu’elle est divisée. Bien au contraire, c’est une université où l’autorité est parfaitement centralisée car dirigée par un seul recteur, avec un seul doyen pour chaque faculté, quel que soit le nombre de ses sections». C’est ce qu’a notamment déclaré hier le chef du PNL M. Dory Chamoun à sa sortie de Bkerké où il a eu un entretien avec le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, avec qui il a passé en revue les différents développements sur la scène locale et régionale. Estimant que la «décentralisation» au niveau de l’université est quelque chose de souhaitable pour une meilleure rentabilité, M. Chamoun a affirmé que «le fait de parquer 70 000 étudiants sur un seul campus est contraire au plus élémentaire bon sens». Manque d’infrastructures «Je suis choqué de voir avec quelle légèreté cette décision a été prise. Obliger cette masse d’étudiants à se retrouver sur un même campus est contraire à toute logique sécuritaire et pédagogique, d’autant plus que les infrastructures manquent cruellement. Je ne comprends pas comment ils ont pu envisager une telle solution», s’est étonné M. Chamoun. Le chef du PNL trouve par ailleurs que cette décision est révélatrice de la façon de penser des gouvernants, qui ont tendance à se montrer autoritaires irrespectueux de l’opinion publique. «Les gens refusent d’être traités comme des moutons de Panurge qu’on voudrait mener à la baguette. C’est une réalité qu’il s’agit de rappeler à nos responsables –, dans le cas où ils s’en trouveraient –, qui doivent savoir qu’ils auront à affronter des grèves et bien d’autres manifestations de refus. Cette réalité doit les porter à revoir leur copie», a conclu M. Chamoun. Par ailleurs, au cours d’une réunion extraordinaire consacrée essentiellement à cette question, les représentants du corps enseignant dans les sections II ont publié hier un communiqué demandant, eux aussi, au Conseil des ministres de se rétracter. «Nous demandons au Conseil des ministres de revenir sur sa décision de fusionner les sections du Mont-Liban et de Beyrouth car elle aura des répercussion graves et risquerait de paralyser le travail universitaire», ont-ils notamment fait valoir. Les professeurs ont rappelé dans leur communiqué que «l’UL attend toujours ses nouveaux doyens, dont l’absence rend le conseil de l’université totalement inopérant». Meeting ce matin Les professeurs se sont déclarés solidaires de leurs étudiants, qui «ont lancé un appel à la grève pour protester contre la décision du Conseil des ministres», et ont demandé aux directeurs des sections II de se montrer «coopératifs en la matière en renvoyant le début des épreuves jusqu’au 18 juin». Ils ont lancé en outre un appel au recteur de l’UL afin qu’il entame un dialogue avec les étudiants des sections II, «ce qui lui permettrait de mieux comprendre leurs appréhensions». Les enseignants se sont élevés contre «les exactions perpétrées par les services de sécurité à l’encontre des étudiants qui se voient arrêtés à tort et à travers, sans aucun respect de leurs droits les plus élémentaires», avant de lancer un appel à leurs collègues «afin qu’ils appuient les revendications des étudiants». De leur côté, ces derniers, à l’issue d’une campagne de sensibilisation menée par leurs représentants dans les différentes facultés, ont décidé de tenir ce matin un vaste meeting à la faculté des sciences économiques et de gestion à Achrafieh, pour annoncer le démarrage d’une grève qui risque de perturber le déroulement des examens de fin d’année. «Les étudiants, partagés entre un pragmatisme contraignant et une attitude de principe qui les porterait à durcir leur mouvement, pourraient utiliser l’appel de leurs professeurs comme une bouée de sauvetage, et opter pour un simple report de la date des examens jusqu’au 18 de ce mois», estiment les plus modérés d’entre eux. «Effectivement, ce simple report, affirme encore ces étudiants, serait souhaitable car nous ne perdrons pas la face, bien que nous ayons été pris de court. Espérons que cela permettra aux responsables de réaliser la vraie portée du message que nous avons voulu leur faire parvenir».
Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent de partout pour dénoncer la fusion des sections du Mont-Liban et de Beyrouth de l’Université libanaise décidée par le gouvernement. À la suite d’une vaste campagne de concertations, les étudiants des sections II tiennent aujourd’hui un meeting à la faculté des sciences économiques et de gestion, section II à Achrafieh,...