Anniversaire - Discours à la nation du chef de l’État à l’occasion du 25 mai - Lahoud accuse Israël de pousser la région vers « une confrontation globale »

À l’occasion du premier anniversaire du retrait israélien du Liban-Sud, le président de la République Émile Lahoud a prononcé hier un discours à la nation, diffusé simultanément à 20h par toutes les chaînes de télévision locales. M. Lahoud accuse dans ce discours Israël de mener la région vers une «confrontation globale» et appelle la communauté internationale à «procéder à une révision du processus de paix». Pour ce qui est du Liban, le chef de l’État réaffirme avec force ses options fondamentales, estimant que «la résistance demeure notre arme la plus efficace face à l’agression». Voici une version quasi intégrale du discours du président : «À la même date l’année dernière, le Liban combattant a accompli, par son peuple, son armée et sa résistance, l’épopée de la libération, en triomphant de la légende de l’ennemi invincible, n’étant armé que de sa foi en sa cause jusqu’au martyre. «À cette même date, le Liban a illustré la victoire de l’homme résistant contre la machine militaire de l’occupation. Demain, celle-ci sera vaincue par la Résistance des pierres en Palestine. «Lors du dernier sommet arabe à Amman, j’ai soutenu que la région était en conflit entre deux stratégies: l’une, que nous avons adoptée avec la Syrie, est fondée sur la recherche de la paix juste et globale. L’autre, celle d’Israël, consiste à imposer des plans de sécurité en Palestine, au Liban-Sud et au Golan. «J’ai aussi dit que le processus de paix a connu un coup d’arrêt à ce stade. Les développements d’hier et d’aujourd’hui ne cessent de démontrer qu’Israël est toujours le même, voulant la sécurité au détriment de la paix, c’est-à-dire à l’encontre de notre droit légitime à libérer nos territoires occupés dans les fermes de Chebaa, au Golan et en Palestine, ainsi que le droit au retour des réfugiés palestiniens chez eux. «Face à cette situation conduisant la région à la confrontation globale, dont Israël assume seul la responsabilité, et face à l’impasse dans laquelle se trouve l’option de la paix juste et globale que nous avons toujours souhaitée, il est urgent que la communauté internationale procède à une révision générale du processus de paix dans la région avant qu’il ne soit trop tard, et cela en vue de mettre fin aux agressions israéliennes qui se perpétuent depuis plus de cinquante ans. Dans l’attente d’une pareille révision, et sous le poids des développements en cours, l’option de la résistance demeure notre arme la plus efficace face à l’agression. «Dans l’attente que l’ennemi apprenne les leçons nécessaires pour revenir vers l’option de la paix juste et globale, celle de la résistance nous impose des obligations qu’il faudra savoir assumer en toute conscience, esprit de responsabilité et souci d’unité nationale. Dans ce cadre, nous sommes tous appelés, en tant qu’État, citoyens et institutions, à resserrer davantage nos rangs et à œuvrer avec patience et foi en vue de surmonter cette étape. «L’impasse dans laquelle se trouve Israël s’approfondit de jour en jour et le temps qui reste du conflit régional est à notre bénéfice. Si sombres que peuvent apparaître les horizons, et même si quelques-uns se hâtent en direction de choix irréalistes et irréfléchis, nous sommes confiants que notre option mène vers le salut. Nous sommes confiants également que la voie tracée par l’État face à cette crise est celle du moindre coût pour le Liban et les Libanais, contrairement à ce que peuvent penser certaines factions». «Les développements en cours ont donné raison au Liban et à la Syrie. Si les positions libanaise et syrienne avaient été suivies au niveau des autres volets (arabes), cela aurait garanti la paix et nous aurait épargné toutes ces pertes. La Palestine, aujourd’hui, rejoint ces positions qui conduiront certainement à la libération des fermes de Chebaa, du Golan et des territoires palestiniens occupés, au retour des réfugiés palestiniens dans leur pays et à la libération des détenus. «Je vous demande d’avoir confiance et de continuer à espérer car ce jour est proche. En votre nom, j’adresse aux martyrs de la libération du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest le salut de toute la patrie. «Vive le Liban».