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Actualités - ANALYSES

Redressement - Paris II, conférence d’un début - de sauvetage financier

Le débat politique, les manifestes de l’Est, les pétitions de l’Ouest, c’est bien joli, c’est même nécessaire, mais ça ne nourrit pas son homme pour ainsi dire. Le Liban, malgré les assurances des dirigeants, est pour le moins dans une mauvaise passe économique. Et financière. Aussi c’est une véritable planche de salut qui s’offre à lui à travers Paris II, cette conférence qui doit rassembler, autour du président Rafic Hariri, le président de la Banque mondiale, des cadres du Fonds monétaire international, des dirigeants français, américains, japonais, allemands et de la Communauté européenne. L’objectif est simple : réduire le volume de l’endettement public libanais par des exemptions ou des assistances financières ou techniques ciblées. Le déficit budgétaire ainsi allégé devrait stimuler le redémarrage économique et la croissance. Bien entendu, «aide-toi et le ciel t’aidera», le Liban doit d’abord montrer patte blanche, remplir des conditions préliminaires déterminées, car on n’a rien pour rien. Les trois présidents se sont donc entendus sur le plan préparatoire suivant : – Accélérer l’application des mesures économiques promises lors de Paris I. C’est-à-dire procéder sans tarder au dégraissage du mammouth administratif en mettant à pied l’excédent de personnel parasitaire. Restructurer et moderniser les services publics. Régler les dossiers de l’Intra, de la Mea et du Casino. Élargir l’aire du port de Beyrouth. Modifier le système fiscal, réduire l’impôt sur le revenu et les taux de cotisations à la Sécurité sociale. – Concrétiser avant la fin de l’année en cours les dispositions du pacte euroméditerranéen. Compléter le dossier d’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce. Supprimer les barrières douanières qui entravent encore l’instauration de la grande zone franche commerciale arabe. Réformer le code d’indemnisations de fin de services. Initier la taxe à la valeur ajoutée dès 2 002, pour compenser le manque à gagner sur le plan des recettes douanières. Développer un programme d’emprunts avec délais de grâce, pour financer les dépenses d’investissement public. – Lancer les privatisations. En profitant de l’expérience internationale dans ce domaine. Pour stimuler la concurrence en assurant une base de charges équitable pour les usagers. Ce projet doit commencer par le secteur des communications. Dont le ministre, M. Jean-Louis Cardahi, promet la création d’une instance de contrôle et d’une société spécialisée. Les vues de M. Cardahi, qui visent à assurer au Trésor de confortables ressources, vont être examinées sous peu par le Conseil des ministres. Du reste, M. Hariri avait promis lors de Paris I d’organiser le domaine des communications et de le préparer à la privatisation par une libéralisation améliorant ses capacités concurrentielles. La société potentielle Liban-Télécom, appelée à être privatisée par la suite, aurait de la sorte la haute main sur la gestion de quelque 750 000 lignes de téléphone fixe, d’un réseau d’Internet et d’une banque de données. Parallèlement, le gouvernement est actuellement en négociations avec les deux compagnies de cellulaire pour transformer en système de licences les accords BOT (Build, Operate & Transfer). Du côté des eaux, le Parlement a approuvé une loi qui permet de réorganiser ce secteur en vue de sa privatisation. Quant à la Mea, on sait que le Conseil des ministres en traite le dossier. Et qu’il s’apprête à faire de l’aéroport de Beyrouth une société par actions. – Lancer des projets de reconstruction par le biais du CDR. Le président Hariri a donné récemment des directives à cet organisme pour réactiver un programme de quelque deux milliards de dollars étalé sur plusieurs régions comme sur plusieurs années et qui se trouve bloqué depuis plus de deux ans. L’ouverture de ces vannes doit donner un coup de fouet salutaire à la production et à l’activité économique dans son ensemble. D’autant que les municipalités vont en principe pouvoir obtenir les crédits qu’elles réclament pour lancer les travaux qui les intéressent.
Le débat politique, les manifestes de l’Est, les pétitions de l’Ouest, c’est bien joli, c’est même nécessaire, mais ça ne nourrit pas son homme pour ainsi dire. Le Liban, malgré les assurances des dirigeants, est pour le moins dans une mauvaise passe économique. Et financière. Aussi c’est une véritable planche de salut qui s’offre à lui à travers Paris II, cette...