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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Conférence - Deux ONG dénoncent la passivité de l’État dans l’affaire des détenus en Syrie

Une conférence portant sur «La situation des détenus libanais dans les prisons étrangères» s’est tenue à l’Université américaine de Beyrouth (AUB) en présence de nombreux étudiants de différentes facultés. Les deux intervenants, MM. Élie Abou Aoun, représentant de l’organisation les Nouveaux droits de l’homme (NDH), et Ghazi Aad, représentant de Solide (Solidarité avec les Libanais détenus et exilés) ont évoqué à cette occasion certains aspects juridiques en rapport avec la situation des détenus libanais dans certains pays étrangers, dénonçant sur ce plan «l’irresponsabilité de l’État à l’égard du dossier des prisonniers libanais». M. Abou Aoun a d’abord rappelé, au début de son intervention, que de nombreux libanais sont détenus sans raisons valables en Israël, en Irak, en Syrie et même en Libye. Il a relevé à ce propos que ces détenus n’ont pas eu droit à un procès, comme le prévoit le droit international qui stipule que chaque individu a droit à un jugement équitable. Le représentant des Nouveaux droits de l’homme a énuméré sur ce plan les différentes lois, tant nationales qu’internationales, qui défendent et protègent le cas des détenus libanais. À titre d’exemple, l’article 4 de la Charte de l’Onu, adopté en 1992, stipule que chaque État doit se saisir du cas de chacun de ses citoyens détenus dans une prison étrangère. La Convention de Genève, adoptée en 1949, porte, d’autre part, sur la protection des prisonniers de guerre. Sans oublier la Charte des droits de l’homme de 1948. M. Abou Aoun a aussi rappelé que l’accord libano-syrien de 1951 précise que chaque individu ayant commis un crime quelconque devrait être jugé et emprisonné dans le pays où le crime a été commis. Le représentant des Nouveaux droits de l’homme a, par ailleurs, dénoncé les mauvais traitements infligés aux détenus dans les prisons étrangères. Il a évoqué à ce sujet le manque de visites aux détenus de la part des parents et des proches, la mauvaise alimentation, l’isolement (une sanction très lourde pour les prisonniers), et, évidemment, la torture. De son côté, M. Ghazi Aad s’est attardé sur l’attitude «neutre» et passive adoptée par l’État face à la gravité du dossier des détenus. «Il est inconcevable de passer outre à une telle attitude, surtout depuis 1990», a notamment déclaré M. Aad. Le représentant de Solide s’est attardé sur le dossier des détenus libanais dans les prisons syriennes. Il a précisé que le 21 décembre dernier, 17 516 détenus avaient été dénombrés dans les prisons syriennes. M. Aad a ensuite dénoncé la réaction de l’État à la suite de la formation d’un comité de suivi du dossier des détenus. «L’État a d’abord complètement nié l’affaire des détenus en Syrie, a-t-il déclaré. Il a par la suite reconnu, le 25 juillet dernier, l’existence de 168 prisonniers». M. Aad a poursuivi en affirmant que ce sujet avait suscité une attention particulière de la part du Conseil de sécurité des Nations unies, réuni le 30 mars dernier. Notons qu’au cours de la conférence, M. Ali Abou Dehen, ancien détenu à la prison syrienne de Tadmor, a évoqué ses épreuves et a dénoncé l’injustice de son arrestation. «Je souhaite que les présidents Assad et Lahoud prennent une décision efficace concernant le dossier des prisonniers libanais à l’étranger», a-t-il dit. La double causerie a été marquée à certains moments par un vif débat provoqué par les interventions d’étudiants membres ou proches du Parti syrien national social qui ont dénoncé les propos de MM. Abou Aoun et Aad concernant le dossier des détenus libanais dans les prisons syriennes. Les deux conférenciers ont alors souligné que leurs démarches sont essentiellement humanitaires et non politiques. «Nous défendons le cas des détenus libanais en général», ont-ils précisé, avant de suggérer la formation d’un comité libanais ad hoc qui ne serait pas désigné par l’État et dont la mission serait de plancher sur le cas de chaque détenu.
Une conférence portant sur «La situation des détenus libanais dans les prisons étrangères» s’est tenue à l’Université américaine de Beyrouth (AUB) en présence de nombreux étudiants de différentes facultés. Les deux intervenants, MM. Élie Abou Aoun, représentant de l’organisation les Nouveaux droits de l’homme (NDH), et Ghazi Aad, représentant de Solide...