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Actualités - ANALYSES

Liban-Sud - La controverse sur Chebaa bat son plein - L’intransigeance des hautes autorités décourage les Occidentaux

Prévenir les risques d’embrasement sur le front du Liban-Sud : c’est là l’un des deux objectifs, avec l’éradication du cycle de violence en Cisjordanie, de la diplomatie internationale. Par des approches distinctes mais concordantes, l’Onu, les États-Unis et l’Europe tentent de calmer le jeu entre le Liban et Israël. En obtenant l’assurance d’une trêve tacite, d’une relâche dans les opérations de la Résistance. Pour souligner la gravité de la situation, l’envoyé du secrétaire général des Nations unies, M. Terjé Roed-Larsen, a affirmé que le moindre incident, le moindre coup de fusil peut désormais mettre le feu aux poudres. Ajoutant que si les autorités libanaises s’obstinent à ne pas déployer leur armée dans la zone frontalière, la Finul pourrait être dissoute. Mais ces propos, tenus à dessein après un entretien avec le ministre syrien des Affaires étrangères, ont été pris au sérieux par certains, mais à la légère par d’autres. Qui estiment que c’est là de l’intimidation en l’air. Parallèlement, des sources informées croient savoir que le ministre des Affaires étrangères français, M. Hubert Védrine, a tout simplement renoncé à exposer les idées qu’il apportait avec lui à Beyrouth, quand il a constaté l’intransigeance des autorités locales. Ces idées, on n’a donc pas pu en prendre connaissance. Mais les mêmes sources présument que le ministre français avait l’intention de proposer quelque chose par rapport à la libération des Libanais détenus en Israël. Et peut-être aussi d’agir auprès des Nations unies en vue de la reconnaissance de la libanité de la zone de Chebaa, à la lumière d’une certification officielle que la Syrie ferait dans ce sens. Dans ce cadre, spéculent les mêmes témoins, le traitement du problème se ferait par les voies diplomatiques, ce qui équivaudrait à une cessation des opérations du Hezbollah, idéalement accompagnée d’un déploiement de l’armée au Sud. Toujours est-il qu’au cours de sa récente entrevue avec le président Hariri, M. Védrine a mis en garde contre toute tentative d’exploitation du cas de Chebaa par un groupe ou par un État en vue de faire monter la tension. Ce qui est une sorte de commentaire, sinon de réponse, des propos entendus par le chef du Quai d’Orsay lors de son passage au Liban. Où, précisent des sources fiables, le président Émile Lahoud a pris les devants. Pour répéter sur un ton très ferme qu’il n’est pas question de déployer l’armée dans la zone frontalière avant une paix globale. Ni de renoncer à Chebaa. Toujours est-il qu’à tout seigneur tout honneur : pour obtenir des assurances sur le contrôle de la situation du côté du front libanais, les Occidentaux font surtout pression sur Damas. Ils essaient d’obtenir qu’un éventuel cycle de violence entre Israël et la Résistance reste contenu dans des limites déterminées. Pour tout dire, que les actions et les réactions ne débordent pas en pilonnages réciproques du territoire syrien et du territoire israélien. Certes, c’est toujours peu rassurant pour le Liban, qui resterait le théâtre des affrontements ; mais dans l’optique des Occidentaux, l’essentiel est de prévenir une guerre directe syro-israélienne. Selon les mêmes sources, les Américains, qui ont interdit à Sharon de réannexer les territoires palestiniens, lui auraient également fait savoir qu’il ne doit plus s’en prendre aux positions militaires syriennes. Mais en même temps, ajoutent ces sources, Washington demande à Damas de retenir le Hezbollah pour qu’il ne matraque pas la Galilée avec des katiouchas. Ce qui laisse entendre que les actions des deux côtés resteraient limitées à la zone de Chebaa et à sa périphérie. Le Hezbollah peut s’en contenter, puisque c’est là son objectif déclaré. Mais comment empêcher les Israéliens de riposter en profondeur ? Il est donc assez clair que ce que souhaitent les Occidentaux, c’est une trêve réelle. Il reste à savoir s’ils ont les moyens de se faire entendre.
Prévenir les risques d’embrasement sur le front du Liban-Sud : c’est là l’un des deux objectifs, avec l’éradication du cycle de violence en Cisjordanie, de la diplomatie internationale. Par des approches distinctes mais concordantes, l’Onu, les États-Unis et l’Europe tentent de calmer le jeu entre le Liban et Israël. En obtenant l’assurance d’une trêve tacite,...