Liban-USA - Délégation parlementaire américaine à Baabda et au Grand Sérail - Nick Rahall : «La polémique n’a fait que - retarder le repositionnement syrien »

Les membres d’une délégation du Congrès américain groupant MM. Nick J. Rahall (démocrate, West Virginia), Bob Bar (républicain, Géorgie), Thomas Tancredo (républicain, Colorado) et Dana Rohrabacher (républicain, Californie) ont été reçus hier par le président de la République Émile Lahoud au palais de Baabda. La délégation se trouve actuellement au Liban dans le cadre d’une tournée moyen-orientale organisée à l’initiative de l’Alliance libano-syro-américaine et de l’Institut américain islamique. Les récents développements survenus sur la scène régionale et la position libanaise vis-à-vis de ces développements étaient au centre des entretiens. La politique de l’Administration américaine vis-à-vis du conflit israélo-arabe et la possibilité de parvenir à un changement de cette politique grâce à une intervention directe des membres de la délégation auprès des dirigeants américains ont été également évoquées. À cette occasion, le président Lahoud a réitéré l’attachement du Liban à une paix juste, globale et permanente et réaffirmé son refus de toute solution partielle, faisant assumer à Israël le gel du processus de paix déjà engagé. Au Grand Sérail Après Baabda, les membres de la délégation américaine se sont rendus au Grand Sérail où ils ont été reçus par le Premier ministre Rafic Hariri. À l’issue des entretiens, M. Rahall a précisé que la délégation se trouve au Liban «en mission privée de reconnaissance» à l’initiative de l’Institut américain islamique et de «nos amis dans la région». Il a ajouté que cette mission a débuté aux Émirats arabes unis et à Qatar «où nous avons participé aux travaux d’un congrès américain sur la démocratie, la liberté de presse, le développement et l’économie libre (…). Notre visite au Liban a pour but de renforcer les relations libano-américaines qui sont déjà excellentes». Prié de définir le sens de cette «mission de reconnaissance», M. Rahall a précisé : «Nous avons voulu nous rendre compte de la situation sur le terrain et en discuter avec les responsables et le peuple pour ensuite remettre nos conclusions à nos collègues du Congrès». Concernant les prises de position du patriarche maronite Mgr Nasrallah Sfeir vis-à-vis de la présence militaire syrienne au Liban, il a déclaré : «Le Congrès américain s’est récemment penché sur cette question et je suis convaincu que, dans les circonstances actuelles, il est préférable de calmer la polémique et d’étudier le sujet en toute objectivité par le biais d’un dialogue avec la Syrie. Les forces syriennes sont entrées au Liban sur demande libanaise à un moment où le Liban avait le plus grand besoin de son assistance. La Syrie a effectivement aidé le Liban et l’armée syrienne avait déjà entamé son repositionnement avant le déclenchement de la polémique en cours qui n’a, en fait, servi qu’à retarder l’opération de repositionnement».