Polémique - La manifestation du parti Baas reportée à la dernière minute - Sit-in d’appui à la présence syrienne à Beyrouth

Finalement, la manifestation prosyrienne prévue par le Baas à Beyrouth n’a plus eu lieu. Mais les responsables du parti ont attendu l’après-midi avant d’annoncer dans une conférence de presse le report à la dernière minute du mouvement d’appui à la présence syrienne au Liban, alors que les forces de sécurité s’étaient déjà déployées dans plusieurs quartiers de la capitale, notamment à Barbir, où la manifestation devait se dérouler, et au centre-ville. Les partisans du Baas se sont toutefois rassemblés devant le siège du parti à proximité du rond-point dit de la Coca-Cola, et à l’intérieur d’une permanence située dans le centre-ville. Des partisans de l’Association islamique des Ahbache ont également organisé des sit-in devant des permanences de leur organisation à Beyrouth pour protester contre les appels au retrait de l’armée syrienne du Liban. Des dizaines de membres de l’association se sont postés devant ces permanences, armés de bâtons, de couteaux et de haches, scandant des slogans hostiles aux formations opposées à la présence syrienne. Dans une conférence de presse tenue l’après-midi, le chef de l’organisation islamique Adnan Traboulsi a carrément accusé les Forces libanaises et les aounistes de «collaboration avec les sionistes» et d’«alliance avec le bourreau de Sabra et Chatila, Ariel Sharon». Il a toutefois insisté sur sa volonté de préserver la coexistence au Liban. De son côté, le secrétaire général du parti Baas, l’ancien ministre Ghazi Seifeddine, a indiqué dans sa conférence de presse que la manifestation d’appui à la Syrie avait été ajournée «conformément à la décision du ministère de l’Intérieur et du commandement de l’armée». «Nous avons voulu aussi préserver l’unité nationale pour faire échec au complot sharonien, dont les symboles connus représentent une infime minorité sur la scène libanaise», a-t-il ajouté. Et M. Seifeddine de poursuivre : «Nous avons vu des centaines de milliers de Libanais de toutes les confessions, de toutes les catégories sociales et de tous les partis nationalistes clamer haut et fort : Oui à l’unité nationale, oui à la présence militaire syrienne au Liban, garante de notre unité, de notre souveraineté et de notre indépendance (…). Ce sont ces centaines de milliers de personnes, qui constituent 95 % de la population et qui sont en définitive les détenteurs de la décision, dans un cadre démocratique libre». Le secrétaire général du Baas a conclu en affirmant que les manifestations organisées par les aounistes et les Forces libanaises «servent uniquement les intérêts de l’ennemi sioniste et du terroriste Ariel Sharon». Lors d’une conversation à bâtons rompus avec les journalistes accrédités au Parlement, le député Assem Kanso a indiqué pour sa part que la manifestation du parti avait été reportée «pour détendre l’atmosphère».