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Actualités - CHRONOLOGIES

Droits de l’homme - Publication d’un rapport exhaustif - Appel de la FIDH en faveur des Libanais disparus ou détenus

C’est en présence du Comité des parents de personnes enlevées ou disparues au Liban et de la Fédération des droits de l’homme et des droits humanitaires que la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’homme), en collaboration avec Solida (Soutien aux Libanais détenus arbitrairement) a tenu une conférence de presse pour annoncer les recommandations faites dans le cadre de la mission internationale d’enquête sur les enlèvements de Libanais. À ce titre, un appel a été lancé par ces deux formations à la communauté internationale, l’invitant à s’impliquer pour le règlement du problème des disparus et de ceux emprisonnés en Israël et en Syrie. Un appel a été également lancé aux autorités libanaises, syriennes et israéliennes afin qu’elles contribuent à faire la lumière sur le sort de ces personnes. Au terme de cette mission effectuée à Beyrouth du 10 au 18 janvier 2001, un rapport exhaustif sur la situation des détenus dans les prisons israéliennes et syriennes a été rendu public. La FIDH et le mouvement franco-libanais Solida ont appelé la communauté internationale à «donner la priorité à la question des disparitions forcées et des détentions arbitraires lors des échanges bilatéraux avec les États concernés». Les organisations ont demandé en outre à la communauté internationale de «poursuivre les efforts de médiation pour la libération des Libanais détenus arbitrairement en Israël ainsi que pour celle d’Israéliens détenus en otages et de réclamer instamment aux autorités syriennes la libération des Libanais détenus arbitrairement et la vérité sur le sort de tous ceux qui sont morts dans les prisons de Syrie». Selon le rapport publié par le FIDH, il apparaît qu’au «moins 24 Libanais sont toujours détenus en Israël et des négociations auraient actuellement lieu pour un éventuel échange des otages libanais contre des otages israéliens». Le FIDH et Solida affirment, par ailleurs, que sur la base d’informations vérifiées, «au moins 200 citoyens libanais restent aujourd’hui détenus arbitrairement dans les prisons syriennes». Commentant le travail de la nouvelle commission d’enquête sur les disparus ordonnée par le Premier ministre Rafic Hariri, le secrétaire général de la FIDH, Driss el-Yazami, a estimé que la «formation de la deuxième commission est une victoire, malgré les réserves que nous avons émises dans le rapport», d’où la nécessité de ne pas condamner a priori le travail de cette commission, a-t-il dit. M. Yazimi faisait allusion au fait qu’elle est présidée par un ministre, ce qui revient à dire que le gouvernement s’est engagé à assumer sa responsabilité, précise-t-il. De même, a-t-il dit, la présence du bâtonnier de l’Ordre de Beyrouth, Me Michel Lyan, au sein de cette commission et les contacts entrepris entre ce dernier et les familles constituent un élément positif pour le traitement de ce dossier. Quant aux réserves, elles portent sur le non respect des normes internationales, souligne M. Yazimi. «Pour qu’elle puisse bien fonctionner, une commission doit bénéficier de temps, de moyens et d’un mandat qui lui permet de faire les enquêtes, de convoquer les témoins, d’avoir un débat contradictoire, etc. Elle doit également assurer la protection des témoins», précise Driss el-Yazimi. Déplorant l’absence de représentants des autorités judiciaires (seul un représentant du Barreau de Beyrouth, Me Ghassan Moukheiber, était présent à cette conférence), le responsable du FIDH a espéré que la nouvelle commission pourra opérer dans la transparence. Rappelons par ailleurs que cette commission est principalement composée des chefs de service de sécurité et de renseignements, «même si deux avocats paticipent à ses travaux», note le rapport de la FIDH. «C’est pourquoi beaucoup de familles de disparus n’attendent rien de cette commission», souligne encore le rapport. «Loin de prendre en considération la douleur de ces familles, les autorités libanaises entretiennent leurs espoirs par le biais de simulacres de commissions d’enquête, dont l’unique but semble être d’entretenir une nouvelle fois l’attente des familles, pour éviter qu’elles ne protestent», ajoute le rapport. Prenant tour à tour la parole, les parents des détenus ont exprimé leurs inquiétudes face à la lenteur des procédures d’enquête, en remettant en cause la crédibilité de la nouvelle commission. «Le problème, c’est qu’aucune démarche n’a été entreprise auprès du pays directement concerné» (la Syrie), soutient la sœur d’un détenu. Dénonçant les pressions qui sont régulièrement exercées sur les détenus récemment libérés, dont «des visites hebdomadaires à domicile de la part des services de renseignements pour les empêcher de parler», la mère d’un autre disparu a affirmé que les autorités devraient permettre aux personnes libérées de s’exprimer librement, car «elles peuvent nous aider à faire la lumière sur cette question». À noter que dans leurs témoignages, certains détenus libérés des prisons syriennes ont toujours fait état de nombreux Libanais placés au secret en Syrie. «Nous avons appris en l’an 2000 que 70 détenus (arrêtés dans les rangs de l’armée libanaise en 1990), sont toujours à la prison de Palmyre», soutient une mère. «Dernièrement, nous avons appris qu’il en reste 36».
C’est en présence du Comité des parents de personnes enlevées ou disparues au Liban et de la Fédération des droits de l’homme et des droits humanitaires que la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’homme), en collaboration avec Solida (Soutien aux Libanais détenus arbitrairement) a tenu une conférence de presse pour annoncer les recommandations...