Braver l’autorité et fumer du haschisch

Malek fait partie de ces nombreux jeunes qui ont tâté de différentes drogues et qui sont devenus toxicomanes. Refusant les lois trop rigides d’un père qui a voulu reprendre les rênes en main, après l’avoir longtemps gâté, Malek se révolte, quitte le domicile paternel et va s’installer seul, tout en gardant le contact avec sa famille et en continuant ses études. Il n’a alors que 14 ans, et est rapidement «récupéré» par des voyous qui l’utilisent comme passeur. Du hachisch, à la cocaïne, à l’héroïne, en passant par l’ecstasy, Malek a presque tout essayé. L’enfer du toxicomane, il l’a vécu, lui aussi. S’il s’en est sorti, c’est grâce à sa seule volonté, parce qu’il se sentait devenir une loque humaine, et parce qu’il a choisi un autre mode de vie. «Je suis stable depuis deux mois, j’ai pris du poids, recommencé mes cours universitaires et mon travail, et je fais même du sport». Malek voit aujourd’hui la vie d’un autre œil, et réapprend à apprécier les petits plaisirs de la vie universitaire, «des plaisirs différents de ceux que procurent la drogue et surtout l’héroïne», dit-il. Le jeune homme a, certes, fait du chemin, mais il avoue, pourtant, ne pas se sentir aussi solide que ceux qui ont passé de nombreux mois en réhabilitation. De plus, à 22 ans, Malek reste persuadé que fumer du hachisch de temps à autre n’est pas si grave, ajoutant que cette substance n’entraîne pas de dépendance physiologique et qu’elle lui permet de supporter la pression de la vie quotidienne, de se relaxer et d’être bien. Insistant sur le fait que le hachisch est devenu un mode de vie, plutôt qu’une drogue, il demande : «Le hachisch n’est plus interdit dans de nombreux pays, pourquoi l’est-il au Liban ?». Mais la dépénalisation de la consommation du cannabis dans certains pays est-elle une raison valable de braver l’autorité et de risquer de sombrer à nouveau dans le cercle vicieux de la dépendance ?