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Actualités - CHRONOLOGIES

AL-BUSTAN - « Roméo et Juliette » ce soir et jeudi 22, 20h30 - Shakespeare, des pieds à la tête

Le Festival al-Bustan s’offre une première mondiale, avec la création d’un Roméo et Juliette par les Shakespeare Players. Une troupe dont le directeur, Daniel Kramer, a 24 ans. C’est à peu près l’âge de chacun des 15 acteurs de la pièce, autrement dit celui des célèbres amants de Vérone. Angle d’attaque Avec eux, le souhait du comité se réalise, parfaitement adapté au thème de la saison, «De Venise à Amsterdam» : monter une pièce de Shakespeare. «Je suis venu au Liban rencontrer Myrna Boustani et parler du projet en juillet 2000», raconte Daniel Kramer. «Il nous a semblé évident que la guerre entre les deux familles italiennes était l’exacte réplique de celle qui a eu lieu ici. Mais il n’était pas question de faire d’allusion directe, c’est-à-dire de jouer en tenue militaire». Cependant, les vêtements ont une importance capitale dans la mise en scène : «Nous avons opté pour les symboles : les couleurs et les sigles des familles mais aussi les caractères des personnages», ajoute-t-il. «Par exemple, ma Juliette est le symbole de l’indépendance et de la virginité, bien que ce ne soit pas l’avis général : elle est donc habillée de blanc crème et son emblème est le soleil». Le Roméo et Juliette du Bustan est lancé très rapidement : «Dès septembre 2000, j’avais terminé le casting, poursuit Daniel Kramer. Après avoir trouvé la Juliette dont j’avais besoin, en la personne de Gwendolyn Warnock, j’ai choisi à Londres le reste de la troupe, dont 10 travaillent avec moi depuis huit ans, tandis que les cinq autres sont de nouvelles recrues et viennent de France, de Pologne, d’Angleterre et des États-Unis». C’est en janvier dernier que les comédiens ont commencé leur répétition, selon l’angle d’attaque bien particulier de leur metteur en scène : «À l’époque de Shakespeare, il était demandé aux acteurs d’oublier leur corps et d’exprimer leurs sentiments avec la tête et le visage seulement», explique ce dernier. «J’ai voulu qu’ils vivent le texte des pieds à la racine des cheveux». Émotion et mouvements Le texte dans la langue de l’auteur a été appris en trois semaines avec la méthode «First Folio Technique», grâce à laquelle la mémorisation du texte et de la ponctuation se fait avec le mouvement du corps. «Puisque j’avais décidé de montrer les changements d’émotions des personnages avec les corps des comédiens, ceux-ci ont suivi, pendant huit semaines et à raison de quatre heures par jour, des cours d’école de cirque». Comment a été abordé le texte ? «Pendant les répétitions, le mot “haine” n’a jamais été prononcé», répond Daniel Kramer. «C’est avec l’amour que nous avons avancé et c’est cette question qui, à moi, me paraît habiter toute la pièce : qu’est-ce que l’amour ? Toute la mise en scène, les décors, où la fenêtre tient une place prédominante, et les 60 costumes, créés par Andrew Heather, collaborateur d’Alexander McQueen chez Givenchy, tentent de répondre à cette question». Il ajoute avec un sourire : «Et si tout cela a été voulu, ceux qui viendront assister à la représentation le verront sûrement». Deux heures et demie (entracte compris) de plaisir.
Le Festival al-Bustan s’offre une première mondiale, avec la création d’un Roméo et Juliette par les Shakespeare Players. Une troupe dont le directeur, Daniel Kramer, a 24 ans. C’est à peu près l’âge de chacun des 15 acteurs de la pièce, autrement dit celui des célèbres amants de Vérone. Angle d’attaque Avec eux, le souhait du comité se réalise, parfaitement...