LIBAN-UE - Moratinos chez le chef de l’État, Berry et Hariri - Lahoud : Les menaces israéliennes dénotent une mauvaise foi évidente

Le coordonnateur de l’Union européenne pour le processus de paix Miguel Angel Moratinos a longuement discuté avec le président de la République Émile Lahoud, le Premier ministre Rafic Hariri et le président de la Chambre des députés Nabih Berry des récentes menaces israéliennes relatives à un prétendu pompage des eaux du Wazzani. La reprise du processus de paix, l’assistance européenne au Liban, le redressement économique et la situation dans les territoires palestiniens étaient également à l’ordre du jour des rencontres. À Baabda, le chef de l’État a dénoncé les récentes menaces israéliennes qui dénotent une mauvaise foi évidente, surtout qu’«elles reposent sur un prétendu détournement du cours du Wazzani, catégoriquement démenti par le porte-parole de la Finul». Le président Lahoud a ajouté que ce prétendu détournement n’est en fait qu’une simple opération de pompage destinée à alimenter en eau un village libanais et insisté sur le fait qu’il s’agit là d’un droit libanais inaliénable. Le président de la République a également informé M. Moratinos du souhait libanais de voir l’Union européenne jouer un rôle plus effectif dans la région, eu égard à la neutralité de l’Europe à l’égard des parties en conflit. De son côté, le diplomate européen a déclaré avoir informé le chef de l’État des résultats des contacts entrepris par la Communauté européenne avec le nouveau gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne. «Nous avons également évoqué les perspectives de paix dans la région et la reprise des négociations entre Israël et la Syrie, ainsi que les relations futures entre le Liban et Israël. Nos entretiens ont également servi à souligner les relations privilégiées que le Liban entretient avec l’Union européenne et l’imminence de la signature d’un accord de partenariat entre les deux parties», a-t-il ajouté. Il s’est félicité des «efforts courageux du Liban en vue d’assurer le redressement économique» et insisté sur la nécessité d’accélérer l’assistance européenne. Questionné par les journalistes présents sur les menaces israéliennes, M. Moratinos a affirmé que l’Union européenne œuvre en faveur du dialogue. Au niveau du prochain sommet arabe, il a exprimé le souhait de voir les pays arabes «soutenir l’Autorité palestinienne et ses institutions sur le plan économique». Appui aux mesures économiques Du Grand Sérail où il a rencontré M. Hariri, le diplomate européen a déclaré que l’Union européenne «appuie et estime à leur juste valeur les mesures économiques du gouvernement libanais». «Nous avons discuté avec M. Hariri des résultats de la réunion de Paris et de mes entretiens avec le président Jacques Chirac et les présidents de la Commission européenne Romano Prodi et de la Banque mondiale James Wolfensohn. Nous espérons que nous pourrons nous réunir le plus tôt possible pour assurer une aide économique au Liban. Nous espérons également pouvoir relancer l’initiative des pays donateurs et parvenir à des résultats concrets au cours d’une réunion prévue en décembre prochain», a-t-il ajouté. M. Moratinos avait auparavant rencontré, place de l’Étoile, le chef du Législatif Nabih Berry «avec qui je me suis entretenu des menaces israéliennes. Je lui ai assuré ma totale compréhension de la position libanaise et lui ai confirmé que la question des eaux du Wazzani n’a jamais été soulevée lors de mes récentes rencontres avec MM. Sharon et Peres». L’émissaire européen avait entamé sa journée par une rencontre avec le ministre de la Culture Ghassan Salamé avec qui il a passé en revue «plusieurs dossiers culturels relatifs au partenariat libano-européen». Au niveau régional, M. Moratinos a déclaré avoir soumis aux autorités israéliennes «une série de recommandations pratiques sur la gravité de la situation dans les territoires palestiniens et la nécessité de lever le blocus imposé». De son côté, M. Salamé a demandé à M. Moratinos l’intervention de l’Union européenne pour la protection des membres de la communauté libanaise au Congo et la détermination des circonstances de la mort des onze émigrés libanais.