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Actualités - CHRONOLOGIES

Communautés - Kabbani dénonce « les rumeurs sur la stabilité monétaire » - Unité des rangs internes, solidarité avec la Syrie, deux thèmes récurrents dans les prêches de l’Adha

Par-delà la signification religieuse de la fête, les prêches de la fête de l’Adha ont toutes insisté, cette année, sur la phase critique par laquelle passe la région avec l’arrivée au pouvoir d’Ariel Sharon en Israël, et la nécessité pour les Libanais de faire «front commun» contre les dangers, menaces et défis du moment. C’est à une attaque en règle contre l’opposition politique et, pourrait-on dire, toute opposition, que s’est livré le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, qui a dirigé les prières de l’Adha à la grande mosquée al-Omari. Le mufti a dénoncé les parties plus ou moins occultes qui ont «vendu leur âme au diable», qu’il accuse d’être derrière le climat de «confusion, de tension et de peur» dans lequel on tente de faire vivre les Libanais. Il a mis l’accent en particulier sur «les rumeurs sur la stabilité monétaire» que l’on a propagées, dans le but de «semer la panique» au sein de la population. «Vous ne trouvez pas étonnant que la confiance de l’étranger dans la solidité des institutions, de l’économie libanaise et de sa capacité de redressement soit plus grande que la confiance des Libanais eux-mêmes ?», s’est exclamé le dignitaire religieux. Le mufti a ajouté que la «stabilité politique» est également attaquée, et que l’on tente de «présenter des Libanais l’image d’un peuple divisé» et «en désaccord sur ses affaires internes». Mais le Liban est «fort de sa cohésion interne et de son environnement, ni de sa faiblesse ni de son isolement, a poursuivi le mufti. «L’environnement historique et géographique du Liban est arabe, et la voie d’accès à cet environnement est la Syrie». Et le mufti d’ajouter : «Vous ne trouvez pas étonnant que le monde entier prenne la voie de l’ouverture et de la coopération, alors que certains chez nous réclament que nous nous isolions de notre environnement arabe, malgré tout ce qui nous unit à lui, et en particulier de la Syrie ?» Pour finir, le mufti a dénoncé «l’extrémisme», dont il a déclaré qu’il est «le contraire du Liban», et a invité les Libanais à suivre la voie «de la modération et de la tolérance» et à faire «plus que jamais preuve de cohésion interne». Reprenant des arguments développés par le pouvoir et les dirigeants syriens, cheikh Abdel Amir Kabalan, mufti jaafarite, a noté en particulier que les hameaux de Chebaa étant encore sous occupation, la résolution 425 n’a pas encore été appliquée, et que le Liban «a donc encore besoin de la Syrie pour libérer sa terre et renforcer sa souveraineté». Par ailleurs, cheikh Kabalan a invité les Arabes et les musulmans à «resserrer leurs rangs pour faire face au projet sioniste», considérant que le sommet arabe d’Amman (27 mars) sera «une occasion historique pour adopter une attitude commune face à la nouvelle Administration américaine». L’intérêt supérieur du Liban commande que les Libanais «mettent une sourdine à leurs querelles internes et fassent preuve de vigilance et de sens des responsabilités». Enfin, le cheikh Akl druze par intérim Bahjat Ghaïth a invité, de son côté, les musulmans du Liban à faire preuve de patience et à «ne pas perdre espoir de pouvoir surmonter les difficultés». Cheikh Bahjat Ghaith a également rendu hommage à l’intifada palestinienne, invitant les fidèles à «bannir l’inquiétude et la peur» et faisant preuve d’une philosophique assurance. «Le temps répondra, un jour ou l’autre, à toutes les interrogations, quels que soient les bouleversements», a-t-il lancé. Foule au Grand Sérail Par ailleurs, la foule des très grands jours était présente, lundi, au Grand Sérail, pour les vœux au chef du gouvernement, qui a en outre reçu des télégrammes de félicitations de nombreux chefs d’État arabes, ainsi que du président Jacques Chirac. Conformément à la tradition, M. Rafic Hariri s’était rendu au domicile du mufti, très tôt le matin, pour l’accompagner à la mosquée al-Omari. Par ailleurs, le chef du gouvernement a adressé des télégrammes de vœux aux chefs d’État et rois arabes. Pour sa part, le président de la République, le général Émile Lahoud, a adressé un message de vœux au président syrien Bachar el-Assad, avec lequel il a effectué un point de la situation politique régionale, et reçu à son tour un télégramme du président américain George W. Bush. Il a lui-même téléphoné au mufti de la République, au mufti jaafarite, au cheikh Akl druze, au secrétaire général du Hezbollah, cheikh Hassan Nasrallah, et à cheikh Mohammed Hussein Fadlallah. Le secrétaire d’État américain Colin Powell a adressé un télégramme de vœux au ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud dans lequel il a déclaré : «Les États-Unis demeurent engagés à la paix et à la prospérité du Liban, ainsi qu’envers une paix juste, permanente et globale dans la région». Enfin, le Rév. Riad Jarjour, secrétaire général du Conseil des Églises du Moyen-Orient, a adressé aux chefs religieux musulmans un télégramme de vœux dans lequel il a insisté sur «le patrimoine abrahamique commun» aux musulmans et aux chrétiens, et la joie ressentie par les chrétiens unis par «une même citoyenneté, une même civilisation et un même destin» à leurs frères musulmans.
Par-delà la signification religieuse de la fête, les prêches de la fête de l’Adha ont toutes insisté, cette année, sur la phase critique par laquelle passe la région avec l’arrivée au pouvoir d’Ariel Sharon en Israël, et la nécessité pour les Libanais de faire «front commun» contre les dangers, menaces et défis du moment. C’est à une attaque en règle contre...