VIE POLITIQUE - qu’attendent les ministres et les députés pour renoncer à leurs salaires, déclare le chef du psp - « Devra-t-on privatiser l’armée ? », ironise joumblatt

«Il serait sans doute utile que les ministres et les députés renoncent, aussi, à leurs émoluments, ainsi qu’aux allocations qu’ils perçoivent pour, entre autres, leurs voyages, et qui se résument en un mot : gaspillage». C’est en ces termes que le chef du PSP Walid Joumblatt a commenté le lancement de la réforme visant à alléger le poids du secteur public sur l’économie nationale, à l’issue de la visite dominicale rituelle de délégations populaires à Moukhtara. «Il serait également utile que soient regroupés les ministères et les administrations publiques au sein des bâtiments gouvernementaux disponibles – grands ou petits palais –, tout comme il faudrait profiter des biens-fonds de l’État, notamment les casernes, qui sont souvent immenses, à Beyrouth comme ailleurs. Tout cela générerait des économies substantielles en loyers, d’autant plus qu’on pourrait, aussi, fermer de très nombreuses chancelleries libanaises à l’étranger», a préconisé Walid Joumblatt. «La Suède va se dispenser de son ambassade à Beyrouth, et la Suède est un pays riche, alors qu’on me dise pourquoi nos missions diplomatiques couvrent les quatre coins de la planète. Il va sans dire qu’une représentation libanaise est indispensable dans les capitales où notre diaspora est importante et qui constituent un centre de décision politique important. Tout comme nous demandons, au passage, que l’État libanais soit la seule référence de l’ambassadeur», a-t-il ironisé. «J’en profite ainsi pour rendre hommage à la police judiciaire qui a pris des mesures significatives dans la région de Zghorta en arrêtant un bon nombre de corrupteurs. Nous espérons que tout cela continuera afin que soit enfin assainie l’économie nationale des mafias et de tout ce qui y ressemble», a-t-il ajouté. Et au sujet des mesures prises par le gouvernement, Walid Joumblatt a rappelé qu’outre l’information, il y avait «la Sécurité sociale, les enseignants surnuméraires, l’Université libanaise, la MEA... Il faut s’occuper également de tout cela, il ne suffit pas d’augmenter le budget de l’Université, il faut résoudre le problème à la base, en se souvenant que les excédents sont dus à des raisons politiques et au clientélisme», a-t-il indiqué. «Et je voudrais savoir si le gouvernement et le chef de l’État sont capables de résoudre les dépenses générées par les forces de sécurité ? Il est de nouveau temps de se (re)poser le problème suivant : Quelle armée, pourquoi, et à quel prix ? Devra-t-on privatiser l’armée ?», s’est demandé le seigneur de Moukhtara, mi-figue mi-raisin. Notons que le ministre des Transports Négib Mikati s’est aligné sur les propos de Walid Joumblatt, demandant que soient également revues les indemnités accordées aux (anciens) responsables, «et ceci doit concerner tous les secteurs», a-t-il indiqué.