Le styliste américain Tom Ford a été officiellement nommé en janvier 2000 au poste de directeur de la création et de la communication chez Yves Saint-Laurent. Ce qui implique le prêt-à-porter femme et homme, les accessoires, la parfumerie, les produits de beauté, l’image de la griffe et les campagnes publicitaires. Le premier défilé, signé Tom Ford neuf mois plus tard devant un public qui l’attendait au tournant, «le successeur d’Alber Baz» comme le désignait la presse, n’a pas fait l’unanimité. Les smokings inoubliables et les rayures tennis étaient encore vifs dans les mémoires. Et le passage d’Alber Baz n’avait pas convaincu à la modernité les habitués de la griffe. La nostalgie YSL restait lancinante. Ford, avec sa symphonie en noir, blanc, blanc, noir et une nouvelle silhouette encerclée de bandelettes, n’a eu droit qu’à une adhésion mitigée. Les variations du vêtement sacré de la maison, le célébrissime smoking, n’ont pas tempéré la nostalgie de la touche du créateur parti... Le départ de McQueen Le britannique Alexander McQueen cédait voilà quelques semaines plus de la moitié (51 %) des parts de sa société à Gucci, le groupe financier italien. Ce qui signifiait son départ de la maison Givenchy pour se consacrer à sa propre griffe. Mais selon son contrat avec Givenchy, il devrait réaliser, en mars prochain, la collection prêt-à-porter de la griffe. Cette obligation va-t-elle être réalisée ? L’intention première du jeune créateur est de servir avant tout sa propre griffe. Faut-il s’attendre à deux collections McQueen au printemps prochain ou bien au parachutage in extremis d’un nouveau créateur chez Givenchy ? Le scandale des SDP chez Dior Un défilé griffé Galliano, chez Dior, est, on le sait par expérience, un happening... Malgré ceci le choc n’a pas été moins retentissant. L’enfant terrible de la haute couture n’a rien trouvé de mieux que de s’inspirer de la condition des «sans domicile fixe» pour une collection haute couture griffée CD. Résultat, un sit-in de protestation devant la boutique Dior, avenue Montaigne, à Paris. Il y a des limites à la dérision que l’humour, même britannique, doit savoir respecter...