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Actualités - CHRONOLOGIES

THÉATRE - « Escadron marche à la mort », de Alfonso Sastre, au Monnot - Femmes en uniforme

Dans le cadre des activités pour l’Année de la francophonie au Liban, le Théâtre Monnot accueille une pièce marocco-libanaise du Théâtre des amis : Escadron marche à la mort de Alfonso Sastre. Mise en scène par le Marocain Hassan Benjeddi et interprétée par six acteurs et actrices libanais (Betty Taoutel Sfeir, Nadine Naoum, Joyce el-Aam, Zay Khawli, Bahaa Harmouche et Nabil Assaf), cette tragédie importante de la littérature espagnole sera jouée en arabe dialectal pour quatre soirées seulement, du 15 au 18 février, à 20h30. Elle sera ensuite reprise, au mois de juillet 2001, toujours au Monnot, dans une version française. Le scénographe Hassan Benjeddi, 32 ans, signe là sa quatrième pièce en tant que réalisateur et sa deuxième expérience libano-marocaine dans le cadre du Théâtre des amis, fondé l’an dernier avec un groupe de professionnels libanais et marocains. La première avait eu lieu en février dernier, toujours au Monnot, où neuf jeunes Libanais avaient interprété Yerma de Garcia Lorca. Une belle performance, moderne, bouillonnante de vie et de sentiments. Rebelote aujourd’hui avec une autre œuvre de la littérature espagnole, «Escadron marche à la mort». Et ensuite, à partir de l’an prochain, la troupe s’élargira pour s’ouvrir à d’autres pays du bassin méditerranéen. La troupe comprendra alors des comédiens de différentes nationalités, notamment des Français et des Espagnols. Né à Madrid en 1926, le critique, dramaturge et écrivain Alfonso Sastre se tourne dans ses écrits vers les problèmes des marginaux et des nécessiteux de la société et plaide pour une justice dans un monde sans violence et sans haine. Escadron marche à la mort parle de pouvoir. Quatre hommes, ayant mené des vies pas très faciles (délinquant, commerçant, ouvrier…) et ayant commis des erreurs, se retrouvent soldats dans une caserne. Là, leurs chefs les envoient en mission, avec l’ordre de bombarder un champ de mines. Ils ont affaire à un sergent particulièrement dur, autoritaire et vulgaire. Ils comprennent que cette mission imaginaire est en fait une condamnation. Un piège, une manière de les tuer pour les punir des bêtises qu’ils ont commises. Et dans ce champ de mines, la veille du Nouvel An, les quatre soldats en état d’ivresse tuent le sergent. La préparation de Escadron marche à la mort (1h15) a été «très difficile, surtout au niveau du choix des comédiens, parce que pour ce genre de théâtre, c’est-à-dire les rôles composés ou “mourakkabât”, il faut des comédiens de haut niveau», indique Hassan Benjeddi. Mais la grande originalité de son adaptation est d’avoir remplacé les soldats hommes de l’œuvre d’Alfonso Sastre par des soldats femmes. «Pour moderniser la pièce, et pour continuer l’idée de pouvoir traitée l’an dernier dans “Yerma”. Le pouvoir de l’homme sur la femme, mais aussi le pouvoir de l’homme tout court». Cette année encore, comme pour Yerma, la musique de la pièce sera «live» : oud et percussions africaines, par Ziad Ahmadiyé et Hassan Benjeddi. Côté scénographie, le metteur en scène s’est inspiré du Guernica de Picasso. La pièce comporte aussi une partie chorégraphiée – et non pas dansée – signée Dina Abou Hamdane et «basée sur la marche militaire, mais en très raffiné, pour rester loin du monde militaire», précise Benjeddi. «Il est vrai qu’on voit les acteurs en tenue militaire, mais nous sommes toujours dans le général, il n’y a pas de références définies. Je dis non à la guerre, au concept, dans l’absolu». Escadron marche à la mort version féminine : à découvrir, par curiosité, à partir de jeudi soir.
Dans le cadre des activités pour l’Année de la francophonie au Liban, le Théâtre Monnot accueille une pièce marocco-libanaise du Théâtre des amis : Escadron marche à la mort de Alfonso Sastre. Mise en scène par le Marocain Hassan Benjeddi et interprétée par six acteurs et actrices libanais (Betty Taoutel Sfeir, Nadine Naoum, Joyce el-Aam, Zay Khawli, Bahaa Harmouche et...