La Suissesse Sonia Nef, soutenue par une colonie autrichienne, devra maîtriser ses nerfs fragiles pour tenter de couronner par un titre sa suprématie sur le slalom géant à l’occasion de l’épreuve des championnats du monde disputée aujourd’hui à Saint-Anton. «Je ne veux pas être la Kostelic du géant», dit la blonde de 28 ans en évoquant la contre-performance de la slalomeuse croate, cinquième mercredi du slalom féminin, une discipline où elle avait pourtant triomphé sept fois sur sept cet hiver. Galvanisées par leurs titres mondiaux en descente et en slalom, l’Autrichienne Michaela Dorfmeister (victorieuse à Sestrières) et la Suédoise Anja Paerson (quatre fois sur le podium d’un géant cet hiver) seront des concurrentes d’autant plus dangereuses qu’elles skieront libérées de toute pression. «Je vais probablement aborder cette épreuve avec plus de confiance après ma victoire en slalom», avouait Paerson. À l’inverse Renate Goetschl, annoncée comme l’héroïne autrichienne de ces Mondiaux, aura là une ultime occasion de remporter un titre. Et un surcroît de pression. Nef, reine du géant depuis le mois de novembre, déjà assurée de remporter la Coupe du monde de la discipline grâce à cinq victoires en sept courses, devra pourtant d’abord se méfier d’elle-même et se remémorer les leçons de ses précédentes sorties manquées aux championnats du monde ou aux Jeux olympiques. Nouvelle maturité Son plus terrible souvenir remonte aux Mondiaux de Sierra Nevada, en 1996. Première à l’issue de la première manche, elle n’avait franchi que quelques portes dans le second parcours avant de chuter en hurlant «Donnez-moi une autre chance !» «J’ai beaucoup appris depuis», dit-elle. C’est avec cette nouvelle maturité et soutenue par deux fans-clubs concurrents qu’elle s’élance en immense favorite dans le géant mondial. Fiancée à l’Autrichien Hans Flatscher, entraîneur du médaillé de bronze de descente Florian Eckert, elle vit en effet à Unken, dans la province de Salzbourg. 800 supporters des environs ont déjà loué des bus et autant de ses fans d’Appenzell, en Suisse, feront le déplacement pour les beaux yeux de Sonia, l’une des plus jolies skieuses du circuit. Dans le camp français, les chances sont plutôt minces au vu des résultats de la saison. Mais à l’image de Dorfmeister et Paerson, Christel Saïoni (9e à Soelden) et Régine Cavagnoud (4e à Soelden), respectivement vice-championne du monde de slalom et médaillée d’or en super-G, n’auront rien à perdre à essayer.