Un document retrouvé dans les archives du NKVD (services secrets soviétiques) prouve bien la mort du diplomate suédois Raoul Wallenberg en juillet 1947 à Moscou, a affirmé le procureur général militaire russe Mikhaïl Kislitsyne. «Nous disposons d’une note selon laquelle il est mort le 17 juillet 1947 dans le centre de détention» du NKVD à Moscou, a déclaré le procureur, cité par l’agence officielle Itar-Tass. Cette information a été confirmée par le chef du département de réhabilitation du parquet militaire en charge du dossier, Valeri Kondratov, qui a cependant refusé de donner toute précision, notamment sur la nature du document évoqué. «Nous ne connaissons toujours pas les détails de sa mort, et sur ce compte il y a plusieurs hypothèses», a déclaré M. Kondratov. Vendredi à Stockholm, soulignant l’absence de document prouvant la mort de Wallenberg en 1947 et l’insuffisance des archives qu’elle avait pu consulter, une commission d’enquête a estimé que le diplomate avait vraisemblablement été gardé au secret dans les geôles soviétiques après cette date pour servir de monnaie d’échange avec l’Ouest. Moscou a réhabilité en décembre le diplomate suédois arrêté par les troupes soviétiques en 1945 à Budapest, affirmant qu’il avait été exécuté par le NKVD en 1947. Les autorités russes et soviétiques avaient jusqu’à présent assuré que Wallenberg était mort d’une crise cardiaque lors de sa détention. Selon M. Kondratov, les documents retrouvés dans les archives, notamment des extraits des registres du centre de détention du NKVD relatent notamment que Wallenberg a écrit des demandes de libération, et a communiqué avec les cellules voisines en frappant sur les murs de sa prison. «Mais, dans le même temps, nous n’avons pas pu établir si un dossier judiciaire avait été ouvert ni si les documents en ont été détruits», a-t-il ajouté. Selon lui, le procureur général militaire doit remettre le 19 janvier les documents retrouvés aux ambassadeurs de Suède et de Hongrie en Russie. Nommé à la légation suédoise de Budapest en 1944, Wallenberg avait sauvé des milliers de juifs hongrois des camps de concentration nazis en leur délivrant des laissez-passer et en soudoyant l’entourage d’Adolf Eichmann, l’un des instigateurs de la «solution finale». Il avait été convoqué en janvier 1945 au quartier général soviétique avant de disparaître, ainsi que son chauffeur, sans laisser de trace.