EXPOSITION - Remise des prix hier aux lauréats du concours de la BLF sur les droits de l’homme - Cinquante-trois œuvres qui condamnent et qui espèrent

Trois cent cinquante «jeunes talents» ont participé au concours de création artistique (dessin, peinture, photo, rendu multimédia) de la Banque Libano-Française sur le thème des droits de l’homme, lancé en juin dernier à l’occasion du cinquantenaire de la Déclaration universelle. Hier, les lauréats ont été récompensés au cours d’une cérémonie de remise de prix organisée au Centre culturel français, rue de Damas, en présence d’Irène Bourse, directrice du CCF, représentant le conseiller culturel près l’ambassade de France M. Alain Fouquet, et de MM. Farid Raphaël, PDG de la BLF et ancien ministre ; Raoul Assaf, ancien chef du département d’histoire de l’Université Saint-Joseph, Abdallah Nabbout, représentant la Banque libano-française, et Camille Menassa, directeur administratif de L’Orient-Le Jour. Auparavant, l’assistance avait pu admirer 53 œuvres sélectionnées par le jury qui font l’objet d’une exposition ouverte au grand public jusqu’au 22 janvier et intitulée «Jeunes talents». Rappelant que la Banque Libano-Française a toujours soutenu la créativité intellectuelle, tant artistique que culturelle, ainsi que la préservation des valeurs humaines au sein du patrimoine, M. Abdallah Nabbout a cité quelques projets que sponsorise la BLF, seule ou en partenariat, notamment le Festival Cannes Junior, le Festival Ayloul et le Mois de la photographie. Il a ensuite présenté l’Agenda BLF 2001 qui a pour thème les droits de l’homme. Lancé en 1994, cet agenda est illustré chaque année par un thème, toujours axé sur les valeurs du patrimoine libanais. Ainsi, après les estampes du XVIIIe siècle d’orientalistes ayant croqué des sites libanais, les ruines découvertes dans les sous-sol du centre-ville de Beyrouth, les métiers d’artisanat libanais en voie de disparition, les portes et façades de demeures libanaises et l’histoire de la communication à travers les âges, l’an 2001 du nouvel agenda sera placé sous le signe des droits de l’homme. Dans un bref exposé, Raoul Assaf a rappelé à son tour la naissance de la Déclaration des droits de l’homme, depuis «la première matérialisation de cette poussée de la pensée humaine» qui s’est traduite dans la déclaration de l’Indépendance des États-Unis le 4 juillet 1776 à la Déclaration universelle des Nations unies en 1948 – à laquelle le Liban a participé et dont Charles Malek a été l’un des rédacteurs –, en passant par la Révolution française le 10 août 1789. Irène Bourse a affirmé sa joie d’accueillir l’exposition «Jeunes talents» et a salué le talent, l’imagination et la sensibilité des participants. Camille Menassa a salué à son tour l’initiative de la BLF, «qui est louable pour trois raisons pour avoir marqué le cinquantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme; pour avoir organisé un concours artistique sur ce thème, l’art étant l’un des moyens d’expression les plus nobles ; et enfin pour avoir choisi un Centre culturel français comme lieu d’exposition, la Révolution française ayant établi 159 ans avant l’Onu la Déclaration des droits de l’homme». «L’efficacité de l’art dans la lutte contre l’oppression se manifeste par le fait que plus de 700 journalistes, écrivains et artistes se trouvent en prison parce qu’ils expriment ce qu’ils pensent dans un texte, une toile, une chanson ou sur les planches. Certains d’entre eux sont morts, qu’importe. C’est par sa mort parfois qu’un homme montre qu’il était digne de vivre». Et de conclure, citant l’agenda BLF 2001, qui souligne que 50 ans de lutte ne sont que le commencement : «Le combat en faveur des grandes causes n’est qu’un perpétuel commencement. C’est une aventure, et toutes les aventures sont des calvaires. Mais le calvaire est aussi le chemin du salut». Enfin, Farid Raphaël a félicité les deux lauréats, Ahmad Abdine Beck, 1er et 2e prix (1 500$ et 1 000$ respectivement) et Pascal Hachem, mention spéciale du jury. Signalons que les 1er et 2e prix illustrent les couvertures internes de l’Agenda BLF 2001. La photomontage de Pascal Hachem – qui s’est inspiré de Rodin – a pour sa part fait l’objet des cartes de vœux de la BLF pour la nouvelle année.