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Actualités - REPORTAGES

Festivals Ouverture de la saison à Beiteddine Deux soirées avec le Kirov sous la direction de Valéry Gergiev

L’été est bien installé et les festivals commencent à prendre leur envol. Ouverture des festivités avec l’orchestre de l’opéra du Kirov, dirigé par Valery Gergiev, vendredi 9 juillet à Beiteddine. Au programme de cette première soirée, des extraits de différentes œuvres russes de Prokofiev (1891-1953) et de Moussorgski (1839-1881). En prenant la direction du Kirov en 1988, Gergiev a ressorti ces auteurs russes des oubliettes, faisant découvrir la richesse de leur répertoire, «trop longtemps négligé», selon le maestro. Ainsi, il a rejoué La Guerre et la Paix d’après Tolstoï, opéra connu mais peu interprété ; Le Joueur d’après Dostoïevski ; le délicat ballet de Roméo et Juliette et l’injouable Suite Scythe. Gergiev va même plus loin dans l’exploration de l’œuvre de Prokofiev en dirigeant Siméon Kotko, un des opéras soviétiques composés par le Russe ; ainsi que la Cantate pour le 20e anniversaire de la Révolution d’Octobre. Gergiev a également sauvé de l’oubli les œuvres de Moussorgski. Dans un récent enregistrement des deux versions de Boris Godounov, celle de 1869 et celle de 1872 remaniée par les censeurs du tsar, Gergiev a réussi à faire ressortir la noirceur de la copie originale. Version qu’il dit préférer. Le théâtre-opéra Mariinsky de Saint-Pétersbourg, ex-Kirov, abrite une des plus anciennes formations musicales de Russie. Le bâtiment, inauguré en 1860, comprend deux entités, un ballet et un opéra, qui portent le nom de l’épouse du tsar Alexandre II. Le théâtre Marie de Saint-Pétersbourg sera baptisé «Kirov», du nom du chef révolutionnaire soviétique, à la mort de ce dernier en 1934. Il retrouvera son nom d’origine lors du démantèlement de l’Empire soviétique. Depuis son ouverture, le théâtre Marie a été à l’avant-scène de l’Europe artistique. Outre Verdi et la première de La forza del destino, les planches du Mariinsky ont accueilli de grands noms du monde de la musique comme Wagner, Mahler et Berlioz. Au début du siècle, des vedettes de la danse comme Pavlova et Nijinski s’y sont également produites. L’orchestre du Kirov qui se produira à Beiteddine comptera 120 musiciens, 60 choristes et 11 solistes. Le patron du Kirov Premier prix du concours Karajan en 1976, Valery Gergiev entre au Kirov comme assistant de Yuri Temirkanov. Quand il prend en charge le Kirov, en 1988, M. Gergiev a, malgré ses 35 ans, une haute idée de ce qu’a été le Kirov et l’ambition de le ramener au sommet des formations musicales internationales. Il commence par ouvrir, tous azimuts, le répertoire du célèbre orchestre, lui redonnant une impulsion nouvelle. «La tradition c’est la routine», dit-il dans une interview, «et la routine est l’ennemie de l’art». Forçat de la scène et des enregistrements (il est sous contrat avec Philips), Gergiev, accompagné de l’orchestre du Kirov, enchaîne les tournées mondiales et les CD. En 1990, il fait ses débuts aux États-Unis en dirigeant le Boston Symphony Orchestra. Avant de participer à des concerts avec les formations des différents États américains. En juillet 1992, il se produit avec l’opéra du Kirov au Metropolitan Opera de New York. Dès lors, il connaît une importante renommée internationale. Il est le premier à avoir été appointé «chef d’orchestre invité» du prestigieux Met Opera de New York, en 1997. En août 1998, à Salzbourg, il magnifie Parsifal, interprété par Placido Domingo et Nicolaï Putilin. Mais voilà, après dix ans d’un travail acharné, les banques russes entraînent dans leur déroute les finances du théâtre Mariinsky, maintenu à flot grâce au travail acharné de son directeur et de ses 2 000 membres. Près de 3 millions de dollars de fonds propres placés dans les banques russes s’envolent avec le krach d’août 1998. Loin de se décourager, Valery Gergiev multiplie les casquettes. À celle de «conductor» il ajoute celle de directeur-producteur. En avril dernier, le Prince Charles accueille le Kirov au Buckingham Palace. Le maestro Gergiev dirige la formation et Placido Domingo, président d’honneur de la fondation des Amis du Kirov, se joint au concert. Les donations se seraient élevées à plusieurs centaines de milliers de dollars. Malgré cela, le Kirov reste actuellement sur la corde raide. Connu pour ses changements de programme de dernière minute, Gergiev réplique dans une interview que «80 % de la programmation d’un concert sont fixes mais 20 % doivent rester libres, une partie dictée par l’inspiration». Lâchant souvent sa baguette, Gergiev conduit l’orchestre à mains nues. Et les musiciens embrayent, la magie opère. Ce qui distingue Valéry Gergiev : une oreille avide pour ce qu’ont tenté de transmettre les grands compositeurs, surtout les russes ; une généreuse ouverture aux musiciens qu’il admire et un esprit qui donne la priorité absolue à la musique. Ainsi, Gergiev inscrit Wagner au répertoire du célèbre théâtre russe, «parce que les chanteurs du Kirov avaient envie de l’interpréter», indique-t-il dans une interview. Et il planifie de jouer pour la première fois le Ring de Wagner. Il a, de plus, de nombreuses productions programmées pour les prochaines saisons du Metropolitan Opera de New York : Lady Macbeth de Chostakovitch ; Le Joueur de Prokofiev ; La Guerre et la Paix de Prokofiev et Don Carlo de Verdi à l’horizon de 2002. « La force du destin » en version concert Au programme du deuxième soir, samedi 10 juillet, l’orchestre donnera une version concert de La Force du destin de Giuseppe Verdi, avec dans les rôles titres, la soprano Galina Gorchakova, le ténor Gegam Grigorian et le baryton Nikolai Putilin. Tous trois ont rejoint le Kirov, à l’invitation du directeur Gergiev, au début des années quatre-vingt-dix. La forza del destino (La Force du destin) est un opéra en quatre actes composé par Giuseppe Verdi en 1862, livret de Francesco Maria Piave d’après un drame espagnol du duc de Rivas, Don Alvaro o la fuerza de sino. Créé pour la première fois à Saint-Pétersbourg en présence du musicien, l’opéra est joué à New York et à Londres en 1867. Le drame se passe en Espagne et en Italie au milieu du XVIIIe siècle. Don Alvaro tue accidentellement le marquis de Vargas, le père de Léonora, son amante. Les amants séparés par la guerre sont poursuivis par Don Carlo, fils du marquis, qui n’aura de cesse de venger son père. Les duos qui émaillent cet opéra de Verdi préfigurent un nouveau style du compositeur italien.
L’été est bien installé et les festivals commencent à prendre leur envol. Ouverture des festivités avec l’orchestre de l’opéra du Kirov, dirigé par Valery Gergiev, vendredi 9 juillet à Beiteddine. Au programme de cette première soirée, des extraits de différentes œuvres russes de Prokofiev (1891-1953) et de Moussorgski (1839-1881). En prenant la direction du Kirov...