L'opposant serbe Djindjic a regagné Belgrade

L’opposant serbe Zoran Djindjic, leader du Parti démocratique, a regagné dimanche Belgrade où il a promis de poursuivre le combat pour la démocratisation de la Yougoslavie. «[Le président yougoslave Slobodan] Milosevic doit s’en aller et nous devons former de nouveaux gouvernements, au niveau de la république [serbe] et au niveau fédéral, qui auront deux tâches : rétablir des relations diplomatiques avec l’Occident et préparer la tenue d’élections anticipées, libres et équitables», a-t-il déclaré à son arrivée. Ancien chef de file des manifestations de l’hiver 1996, Zoran Djindjic a été accueilli dans la liesse par quelque 300 personnes qui s’étaient rassemblées à l’aéroport de Belgrade. La police n’a pas tenté de l’interpeller, alors que l’opposant fait l’objet d’une enquête lancée par un procureur militaire pour avoir échappé à la mobilisation décrétée pendant les bombardements de l’Otan contre la Yougoslavie. Six semaines après le déclenchement de l’opération Force alliée, Zoran Djindjic s’était réfugié au Monténégro. Il s’est également rendu dans plusieurs capitales européennes, prêtant le flanc aux accusations de trahison relayées par la presse de Belgrade. «Dans les tout prochains jours, je me rendrai au tribunal pour tenter de régler la question. Il n’existe de toute façon aucune raison pour m’inculper», a déclaré l’opposant. «Pourquoi aurais-je dû prendre part à un conflit dirigé par un régime dont aucun des membres ne s’est personnellement battu», s’est-il interrogé. «Cette guerre, a poursuivi Djindjic, a été conduite par des extrémistes albanais et serbes et des faucons de la communauté internationale. Elle est aujourd’hui terminée et le temps du changement est venu en Serbie».